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La Route du Rock – Collection Hiver 2009 : Elysian Fields, NLF3, Crystal Antlers, Handsome Furs, Laetitia Sheriff, Women, François Virot, Titus Andronicus, Archie Bronson Outfit, Chairlift, Jeremy Jay

LA ROUTE DU ROCK – Collection Hiver 2009 : Elysian Fields, NLF3, Crystal Antlers, Handsome Furs, Laetitia Sheriff, Women, François Virot, Titus Andronicus, Archie Bronson Outfit, Chairlift, Jeremy Jay, John And Jehn

La Route du Rock officie dans ses quartiers d’hiver à l’Omnibus pour la quatrième fois. Même si la programmation était beaucoup moins alléchante que l’an passé (Vic Chesnutt, Caribou, José Gonzales…), on pouvait espérer l’éclosion de quelques bonnes révélations comme le furent Le Loup et MGMT lors de la troisième édition. Notre enthousiasme fut d’abord altéré par deux annulations : Gang Gang Dance et surtout Deerhunter. Crystal Antlers et Laetitia Sheriff avaient la charge de les remplacer.

Vendredi 20 février

[samedi 21 février 2009] – [dimanche 22 février 2009]

L’édition débute avec le prometteur Jeremy Jay, en trio. Le Californien, sorte de fils caché de David Byrne et de Morrissey, nous a offert un deuxième album bigrement addictif. Mais ce soir, c’est la désillusion : obsédants sur album, ses morceaux se transforment dans l’Omnibus en chansonnettes jetables et interchangeables. Son chant nonchalant ne donne pas le résultat escompté. Il n’est pas non plus aidé par un line-up (trop réduit ?) qui se complaît dans un détachement et un jeu minimal. La basse est trop forte, les synthés trop cheap et puis surtout Jay et ses acolytes n’ont aucune présence scénique. Jay essaie de tournoyer sur sa basse mais en vain. Toutefois, l’Américain s’en sort sporadiquement sur quelques titres, comme avec la cavalcade de « Gallop », qui rendent au final le set plus sympathique que vraiment mauvais.

Chairlift

Les New-Yorkais hype de Chairlift se présentent également en trio minimal, mais convainquent un peu plus. Leurs trois ou quatre morceaux imparables sont intelligemment répartis dans le set, faisant oublier les autres, pas déplaisants mais pas inoubliables non plus. Sans être une bête de scène, la chanteuse-claviériste Caroline Polachek, à la coolitude 100% Brooklyn, a un vrai charisme, et on serait assez curieux de revoir le groupe dans quelques mois, quand le public français connaîtra un peu mieux les tubes en puissance de l’album.

john-and-jehn

Comme un signe, mon dernier festival (Transmusicales) avait commencé avec John and Jehn, j’ai ce soir un peu l’impression que ma Route du Rock débute avec eux. Les néo-Londoniens reproduisent avec un peu plus de hargne le set que j’avais pu voir à la Cité, en débutant une nouvelle fois avec le stimulant « Fear, Fear, Fear ». Jehn alterne basse et orgue, tandis que John assène ses riffs de guitare corrosifs. C’est donc toujours aussi tendu mais on peut légitimement penser que ça pourrait l’être encore plus. John et Jehn se moquent gentiment du jeune public qui s’agite au premier rang et annoncent que le vrai groupe rock de ce soir, ce ne sont pas eux mais les Archie Bronson Outfit.

Et sur ce point là, il n’y aura guère de contestation. Issu aussi de la scène londonienne, le trio composé de Mark Clevelood, Dorian Hobday et Sam Windett sonne plutôt comme un groupe d’outre-Atlantique. Sans nouvel album depuis le très bon « Derdang Derdang », Archie Bronson Outfit continue donc à jouer sobrement son rock possédé, d’une énergie et efficacité remarquables.
Pendant que Windsett assène des riffs puissants et directs, le grand Hobday, à la mine de psychopathe, joue placidement des accords lourds de basse, et Clevelood s’échine à taper férocement sur sa batterie. Ce rendu explosif et maîtrisé est assez envoûtant, le combo ne s’embarrasse pas à jeter un il au public et enchaîne vite et bien les morceaux.

TItus Andronicus

Ce sont les Américains de Titus Andronicus qui terminent la soirée. Ces cinq-là ont donc choisi comme patronyme la tragédie la plus sanglante de Shakespeare, histoire de donner le ton d’entrée.
Inconnus au bataillon avant cette soirée, le groupe risque bien de rester encore inaperçu. Le quintette remporte sans difficulté la palme du « on-se-demande-encore-pourquoi-ils-sont-programmés-là ». Absolument punk, Titus Andronicus joue vite et fort dans un esprit DIY et énervé, certes. Mais ce serait faire injure à ce mouvement de croire qu’il se limite à ça. Des idées inexistantes mêlées à des textes (« Your life is over ») qui en 2009 sentent un peu le réchauffé me font quitter plus tôt que prévu l’Omnibus.

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