Loading...
Disques

(Please) Don’t Blame Mexico – Carolina Now !

(PLEASE) DON’T BLAME MEXICO – Carolina Now !
(Sauvage Records) [site]

(PLEASE) DON'T BLAME MEXICO - Carolina Now !Comprenez à qui vous avez à faire. De jeunes Parisiens qui choisissent un nom de scène flirtant gentiment avec le loufoque. Des gens dont le premier EP était sans complexe nommé "Michel Foucault". Des individus qui, à la place d’éclaircissements, proposent un extrait forcément décalé de Mulholland Drive sur leur page Internet. Que pouvez-vous attendre de ces gens-là, sinon des chansons frappées par la foudre pour le moins fantaisiste de leurs auteurs ? (Please) Don’t Blame Mexico c’est ce dérapage permanent entre une ironie presque guillerette et un désenchantement amusé, où l’absurdité se mêle à une certaine forme de tendresse au monde. La réalité devient lunaire, à travers les touches noires et blanches de leurs compositions. Et l’air devient très légèrement doux, presque sucré. Sur ce nouveau disque, la formule n’a pas tellement changé par rapport à "Michel Foucault". Les chansons sont frivoles, virevoltantes, le piano les anime toujours avec un flegmatique art du pince-sans-rire, l’air de rien. Le chant s’y adjoint dans une petite danse sautillante et fait de chaque morceau une éclosion du printemps en miniature. De temps en temps, une batterie, un xylophone ou des battements de mains apportent leur contribution. Les chansons en tiroirs sont enchaînées dans un enthousiasme flagrant et on n’a pas de mal à deviner ce même enthousiasme à l’œuvre pendant les sessions d’enregistrement. Le titre du EP en est un cri de guerre révélateur. Enregistré en Caroline du Nord, "Carolina Now !" n’a pourtant pas rapporté beaucoup de souvenirs typiques des Etats-Unis. Dommage peut-être, ils auraient pu colorer par des teintes nouvelles la musique de (P)DBM ? Cette petite déception initiale est rapidement oubliée quand on saisit que ce groupe ne peut pas réellement marquer de lien à quelque territoire que ce soit, même en matière musicale. Ce serait une bien drôle d’idée en effet pour une musique dont la vraie place est sur la lune.

Jean-Charles Dufeu

Helmets On
Our National Pride
Shackle Ford
The Behinders
1991

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *