ANDY YORKE – Simple
(Aktiv Records / Differ-Ant) [site] – acheter ce disque
Quel talent ces Yorke. Eh oui, Andy n’est autre que le frère de Thom, leader charismatique, presque chamanique, des illustres Radiohead. Après avoir débuté sa carrière dans les années nonante au sein du groupe Unbelievable Truth, c’est désormais en "solo" (ils sont cinq à l’accompagner quand même) qu’Andy trace son chemin. Contrairement à son génial frangin qui n’existe que dans l’intrication et l’innovation, Andy, lui, beaucoup moins torturé, trouve sa voie dans la simplicité et demeure profondément imprégné des nineties. Et c’est fichtrement bien aussi. La plage éponyme, sans équivoque, symbolise d’ailleurs à merveille la direction empruntée. Ni strass ni leurres multidirectionnels : voix, guitares, basse, batterie, clavier, discrets – le tout enrobé par la chaleur d’un violoncelle – suffissent à combler les pavillons les plus avides. Les mélodies sont aussi épurées qu’imparables. Alors que le minois et la voix confirment sans conteste la filiation avec le grand Thom (surtout sur "Diamant", "Always by Your Side", "Surrender", "Mathilda"), c’est davantage du côté de l’éminent Michael Stipe (R.E.M.) que l’alliance est la plus évidente en terme de musicalité (c’est frappant dans les deux pistes inaugurales). Et quand on sait que c’est au Michael Stipe inspiré que je fais allusion, celui qui a marqué de son sceau les années nonante, on comprend que la référence est tout aussi élogieuse que celle au frérot. Pour vous donner une idée, vous n’avez qu’à vous imaginer en présence d’un Thom Stipe empli de sagacité. Ce qui m’amène au petit bémol, à savoir le défaut d’une telle qualité : cet "excès" de cohérence qui pourrait donner une impression de linéarité, et donc susciter un certain ennui chez l’auditeur pressé. L’auditeur contemplatif, lui, sera, émerveillé par l’extrême richesse des détails sous-jacents qui confèrent à chaque titre ce qu’il faut de singularité. Bon, alors, que mettre en exergue de ce tableau confondant d’équilibre ? Du côté de la mélancolie, j’opte pour le délicat "Mathilda" et l’aérien "Ode to a Friend" ; côté tube, c’est sans hésitation vers le fabuleux "One in a Million" que mon choix se porte. La ligne de basse est carrément jouissive et la mélodie est si commode qu’on se dit : "mais comment est-on passé au travers les années sans l’avoir trouvé avant ?". Mais parce que c’est sur la tête de notre talentueux Andy que l’inspiration divine est tombée, voilà tout ! Et puis, parce que c’est un Yorke aussi, ne l’oublions pas. Et, comme ça, la grâce a frappé tous azimuts, conférant à cet humble opus, le statut d’écrin vertueux aux mille facettes, aussi discrètes soient-elles. Amen.
David Vertessen
Simple
Found the Road
Twist of the Knife
Rise and Fall
Diamant
One in a Million
Always by Your Side
Let It Be True
Mathilda
Lay Down
Surrender
Ode to a Friend