THE SATURDAY KNIGHTS – Mingle
(Light in the Attic) [site] – acheter ce disque
Une fusion entre rock et hip hop, ça vous tente ? Bon, d’accord, l’histoire n’est pas récente. L’expérience a été renouvelée maintes fois depuis les albums saturés de riffs heavy metal sortis sous l’égide de Rick Rubin, sans oublier, plus tard, les braillards de sinistre mémoire à la RATM. Cependant, depuis quelques années, surtout quand l’on est apparenté à la scène rap indé, c’est d’abord vers la frange la plus sensible, fragile et intimiste du genre qu’on se tourne quand il est question d’exercice crossover. On s’oriente vers les mélodies de la pop, vers la fragilité du folk, vers du dépouillé ou du tarabiscoté. Résultat : il faut bien avouer que les disques de Why?, de Ceschi ou d’Astronautalis, aussi bien fichus soient-ils, manquent cruellement d’arrogance, de testostérone, d’irrévérence et, parfois, de fun.
Les Saturday Knights, eux, n’y vont pas avec le dos de la cuillère. Nouveau side project de ce bon vieux Barfly (Oldominion, Candy’s 22, Norman), de MC Tilson et de DJ Suspence, épaulés par un ex Dub Narcotic Sound System (Brian Weber), par des vétérans du grunge venus en voisins (Kim Thayil de Soundgarden, le producteur du »Bleach » de Nirvana), par un collaborateur occasionnel des Beach Boys et des Beatles (Jim Horn) et par bien d’autres encore, le groupe renoue avec la rock’n’roll attitude, avec un rap de mauvais garçons bardé de choeurs de filles sexy et de grosses guitares, à tel point que nos amis ont bien failli se retrouver chez Def Jam.
Finalement, c’est chez Light in the Attic que sort leur premier album, mais »Mingle » a tout de la truculence et de l’irrévérence des vieux hits rap/rock de Run DMC et des Beastie Boys. Car ce qui excite nos chevaliers du samedi soir, ce ne sont pas les injustices multiples qui gâchent la vie dans ce bas-monde, mais les filles des écoles privées (« Private School Girl »), ou Amy Winehouse et Lily Allen (« Foreign Affair »). Tiens, poussant la logique jusqu’au bout, notre trio s’est d’ailleurs arrogé les services des Dap Kings, collaborateurs de la première. Farceurs, ils aiment également se moquer du look des Black Eyed Peas (« Patches ») ou des gros-bras du cinéma (« Ass Kickers Haircut »).
Bon, soyons honnête, tout cela est un peu facile et pas vraiment long en bouche. Cet album n’a pas passé l’été 2008, dont il a été l’une des premières sorties. Mais honnêtement, franchement, s’il nous arrivait la même aventure que celle décrite sur le hit « 45 », si demain, dans notre discothèque préférée, le DJ se mettait à passer l’un des titres de »Mingle », nous réagirions sûrement avec la même jubilation que les principaux intéressés.
Sylvain Bertot
45
Count It Off
Dog Park
Foreign Affair
Mutt
Private School Girl
Motorin’
Patches
Surf Song
Nobody Beats Us
Ass Kicker’s Haircut
I Go
The Gospel