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Brett Anderson – Wilderness

BRETT ANDERSON – Wilderness
(Drowned in Sound) [site] – acheter ce disque

BRETT ANDERSON - WildernessAutant être franc : mes rapports avec Brett Anderson ont souvent été compliqués. Dès le second album de Suede, dont la première moitié était pourtant très réussie, ça sentait l’arnaque sur "Still Life", l’insupportable morceau final. Les albums suivants – à l’exception de la très bonne compilation de raretés "Sci-Fi Lullabies" – n’allaient, hélas, pas démentir ces soupçons. J’étais aussi allé voir Suede sur une grande scène parisienne, avec une sincérité candide, mais, devant les déhanchements putassiers du chanteur, j’en étais sorti le rouge au front, en regardant bien autour de moi pour être sûr de n’être reconnu de personne, comme à la sortie d’un concert de Frédéric François. Pour peser le pour et le contre, je mettrais à l’actif d’Anderson sa voix, bien sûr, mais aussi son sens de la mélodie à la fois pop et sophistiquée ; à son passif, son affect et sa volonté de conquérir les stades avec tout ce qui en découle (grandiloquence, démagogie, etc.)

Avec cet album, il y a donc plutôt de quoi se réjouir car la (fausse ?) modestie du projet permet à Anderson d’écarter une grande partie de ses pénibles défauts. Voyez plutôt : un disque aux arrangements modestes mais chics (une guitare, un piano, un violoncelle, à peine plus) sur lesquels repose la voix toujours expressive de Brett Anderson ; des mélodies plutôt classes ; un album qui, par son agencement même, est assez malin pour contourner le piège de l’ennui : d’abord parce qu’il est très court (32mn) mais aussi parce qu’en son milieu, au moment où l’on pourrait se lasser de la formule, le très réussi "Funeral Mantra" vient apporter un vent d’audace et d’exotisme bienvenu. Sur "Back to You", le morceau suivant, c’est Emmanuelle Seigner qui vient joliment donner la réplique, avec des accents de Jennifer Charles, et redonner du souffle à l’album qui finira comme il a commencé : de manière sobre et soyeuse. Avec ce second disque solo, Brett Anderson redevient fréquentable et réussit même à nous convaincre, ce qu’il n’avait guère réussi à faire depuis "Dog Man Star" (et qui n’était peut-être pas tout à fait insurmontable) ; une véritable réussite pour un artiste dont la cote avait tendance à suivre les cours de la bourse ces derniers temps…

Christophe Dufeu

A Different Place
The Empress
Clowns
Chinese Whispers
Blessed
Funeral Mantra
Back to You
Knife Edge
P. Marius

 

 

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