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Noah and the Whale – Peaceful, the World Lays Me Down

NOAH AND THE WHALE – Peaceful, The World Lays Me Down
(Young and Lost Club RecordsUniversal) [site] – acheter ce disque

NOAH AND THE WHALE - Peaceful, The World Lays Me DownOn se demande encore comment le Royaume-Uni, généralement empêtré dans la culture NME, a pu, tout l’été, porter aux nues l’euphorique "5 Years Time" des londoniens Noah and the Whale, avec sa rythmique bancale à la flûte, son ukulélé désaccordé, ses choristes voisines de palier et ses claps de comptoir. On se demande surtout si la prétendue crise du disque ne se résumerait finalement pas parfois à une fâcheuse question de circonstances : sortir cet album profondément estival au cœur de l’arrière-saison, trois mois après sa parution outre-Manche, semble en effet une aberration, un plan marketing pour le moins raté. Car oui, plan marketing il y a : "Peaceful, The World Lays Me Down" sent bien le coup monté des Majors tentant de s’approprier le marché indé en débauchant un groupe d’arrière-salle de pub et en le mettant au défi de conquérir les stades. On ne peut alors que se réjouir de la fraicheur intacte qu’ont su préserver Charlie Fink, leader de la bande, et la charmante Laura Marling (dont le premier album "Alas, I Cannot Swim", produit, par Fink, était en lice pour le Mercury Prize). Entre banjo et grosse caisse, xylophone et violon country, cette fanfare bancale auréolée d’une candeur de jeunes premiers réveille tantôt les souvenirs de "Promenade" aux côtés de Neil Hannon ("Jocasta"), tantôt les moments de répit de Eels ("Second Lover"). S’il plane sur ce disque une impression de joyeux dilettantisme, amplifiée par le chant à la fois chevrotant et charismatique de Fink, elle ne parvient pourtant pas à masquer totalement la stratégie et les rouages d’un disque particulièrement calculé, où rien ne semble être laissé au hasard. Derrière cette maîtrise technique parfois excessive se devinent en effet les limites du groupe, notamment sur "Do What You Do" et "Give a Little Love", où plane le risque d’un éventuel futur "effet Coldplay". Mais à quoi bon se soucier du devenir du groupe, quand "Peaceful, the World Lays Me Down" a tout d’une ode à l’éphémère et au moment présent ? "In five years time we could be walking ’round a zoo", chante Charlie Fink en sifflotant, et de poursuivre : "And there’ll be sun, sun, sun !" Peut-on rêver de plus beau plan de carrière ?

Christophe Patris

2 Atoms in a Molecule
Jocasta
Shape of My Heart
Do What You Do
Give a Little Love
5 Years Time
Rocks & Daggers
Peaceful, The World Lays Me Down
Mary
Hold My Hand as I’m Lowered

 

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