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Marie Modiano – Outland

MARIE MODIANO – Outland
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MARIE MODIANO - OutlandIl y a deux ans, "I’m Not a Rose", son premier album, avait prouvé que Marie Modiano était bien plus que la fille de son père : une chanteuse douée, un auteur inspiré, un talent à suivre. C’est peu dire que "Outland" vient confirmer ces premières impressions : parfaitement abouti, il soutient aisément la comparaison avec les grands disques de chanteuses sortis cette année (Joan As Police Woman, Lonely Drifter Karen, Kelly De Martino, Clare and the Reasons…), même si l’on pourrait aussi aller chercher des références dans la pop et le folk des années 60-70.

Ne devant pas grand-chose à la tradition de la chanson française, "Outland" est encore un disque apatride, chanté en anglais, enregistré en Suède. Après Grégoire Hetzel sur "I’m Not a Rose", Marie Modiano a fait appel cette fois-ci au talentueux Peter von Poehl, qui a produit l’album et cosigné avec elle les deux tiers des musiques. Le Suédois a formé une "dream team" avec quelques éminents compatriotes comme Kalle Gustafsson et Martin Hederos (membres du groupe The Soundtrack of Our Lives, entre autres), le genre d’amoureux des sons nobles et du matériel vintage qui savent donner aux chansons des allures de petits classiques instantanés.

Comme chez Vincent Delerm, von Poehl imprime sa marque sur des morceaux concis, aux mélodies à la fois subtiles et accrocheuses, à l’instrumentation essentiellement acoustique, enluminés d’arrangements de cuivres. Même s’il cède parfois à une mélancolie cotonneuse, ce deuxième essai est ainsi plus enlevé, léger et épanoui que le précédent – une évolution qui rappelle celle de Barbara Carlotti entre "Les Lys brisés" et "L’Idéal" -, et l’on verrait bien l’irrésistible "Spider’s Touch" ou le très groovy "Butterfly Girl" connaître le même destin que le "New Soul" de Yael Naim ou le "1 2 3 4" de Feist. Pour autant, "Outland" n’est pas le pendant féminin de "Going to Where the Tea Trees Are", pas plus qu’un simple exercice d’admiration de grands anciens. C’est avant tout un disque de Marie Modiano, une artiste qui aura réussi à imposer en deux albums un véritable univers. Et qu’elle s’appelle Modiano n’est finalement qu’un détail.

Vincent Arquillière

A lire également, sur Marie Modiano :
la chronique de « I’m Not a Rose » (2006)

Searching for Pearl
Drifters in the Wood
Last Early Spring
Spider’s Touch
Tightrope Walkers
Martin
The Hunter
Carson, Flannery & Jean
Butterfly Girl
Shiny Sunday in Berlin
Yesterday Is Back Again
Angels

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