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Concerts

Rodolphe Burger – L’Alhambra, Paris, le 12 juin 2008

RODOLPHE BURGER – L’Alhambra, Paris, Le 12 Juin 2008

Quinze jours après le festival "C’est dans la Vallée" sur ses terres alsaciennes, Rodolphe Burger est de retour à Paris à l’Alhambra pour présenter son dernier disque "No Sport" (boutade chère à Churchill). Le Steve Vai du oud (Speed Caravan) accueille les retardataires avec des volutes orientales exécutées à la vitesse de l’éclair. Quelques têtes connues se distinguent dans une assistance plutôt CSP +. L’étiquette "rocker intello" clignote à fond. Un peu avant 21h, le géant fait son apparition sur scène, entouré de ses nouveaux musiciens, le batteur Alberto Malo et le bassiste/pianiste Julien Perraudeau.

Rodolphe Burger

Le trio démarre en douceur avec "Avance". Burger, assis, caresse le manche de sa guitare de ses mains épaisses, le corps courbé sur l’instrument chétif. La salle se coule lentement dans cette musique qui chérit les recherches sémantiques. Suivent quelques-unes des plus belles pépites de ce dernier opus : "Elle est pas belle ma chérie", "Rattlesnake" et "Je tourne", hélas gâchées par des chœurs enregistrées sur bande et lancées à partir du portable de Burger. D’un seul coup, la Toyota du Monsieur n’est plus si fantastique et son pastiche de pub me fait un peu déchanter. Après une reprise de "Days of Pearly Spencer" de David McWilliams, le chanteur Black Sifichi fait son apparition sur "Cheval Mouvement" dans une version étirée, saturée et plutôt originale (il reviendra à plusieurs reprises sur scène).

Puis, au premier tiers du concert, l’artiste passe à la vitesse supérieure. Il se lève, c’est con à dire, et le concert décolle. Les invités se succèdent : Rachid Taha, tout de blanc vêtu et passablement éméché, vient chanter sur le titre "Arabécédaire". Plutôt mal d’ailleurs, à en juger par l’interprétation toute en nuance qu’il a gravée sur l’album.

Rodolphe Burger avec Rachid Taha

Kiala, un chanteur africain au coffre surpuissant, propulse la soirée dans les musiques du monde. Burger navigue dans tous les registres avec l’aisance d’un poisson-chat. La rythmique bien en place assure une liberté totale à son jeu de guitare ample et précis. L’intensité est montée d’un cran dans les brumes de distorsions. Pause. Place à la ballade crépusculaire "Marie" qui fait résonner le grain de voix rugueux de James Blood Ulmer. Seul hic, le bluesman américain n’est pas là. Encore cette maudite bande enregistrée dont le procédé, presque systématique, empêche les chansons de se démarquer de leur version studio ! Une belle faute de goût qui ne nous sera même pas expliquée. Burger continue le show, suant et gesticulant entre ses musiciens. Un DJ le rejoint sur un titre, le nez dans ses machines. Dans l’orage électrique qui gronde, passent des titres plus anciens comme "B. The K."

Rodolphe Burger

Avant de quitter la scène une première fois, le chanteur entonne le cynique "Ensemble", pied de nez plutôt subtil à l’ère Sarkozy. Une poignée de rappels dont la reprise du "Moonshiner" de Dylan (dans l’interprétation du projet "On n’est pas des Indiens, c’est dommage") et un final en forme de grande lâcher prise. Puis, les portes s’ouvrent, je quitte la salle, un peu frustré par le choix de l’orchestration et des invités. Sur le trottoir, Jeanne Balibar fume sa cigarette. Post-it, aller voir le film sur Sagan dans lequel elle tient le rôle de Peggy Roche.

Luc, en collaboration avec Christophe et Guillaume
Photos de Guillaume Sautereau

A lire également, sur Rodolphe Burger :
la chronique de « No Sport » (2008)

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