ALBIN DE LA SIMONE – Bungalow !
(Cinq7 / Wagram) [site] – acheter ce disque
J’m’en souviens, c’était un mardi, j’abusais de la bonté d’un gentil géant et, entre 2 pintes de blanche et quelques martinis polonais, je squattais son appart’ et son ordinateur dans l’hypothétique but de trouver un boulot suffisamment bien payé pour me permettre de m’acheter enfin des implants capillaires. J’m’en souviens particulièrement bien de ce mardi, puisque, dans ma stupeur alcoolique, une chanson m’avait fait sourire. Peut-être étaient-ce les restes de la vodka de la veille, peut-être était-ce le manque de sommeil, mais quand ce type disait : "Tu es là !", c’était comme si je disais : "Tu es là !". Bon, je sais, vous vous en foutez de mes errances de buvard à alcool, mais je voulais vous dire pourquoi, depuis ce mardi fatidique, j’ai une certaine tendresse pour Albin de la Simone, pour ses rimes riches en humour décalé et pour ses mélodies absurdo-pop. Je voulais vous dire pourquoi, à chaque fois que l’envie de faire écouter de la musique française à mes amis d’outre-Manche ou d’outre-Atlantique me prend, c’est les démos d’Albin que je ressors. Je voulais vous dire pourquoi je chronique "Bungalow !" (avec un "!" c’est important, c’est pas pareil que bungalow tout court). Parce qu’un mardi gris, un CDR avec des chansons bizarres bricolées à la maison par un ex-musicien des 2be3 (si si, c’est vrai vérifiez le vous même) m’a fait sourire.
Mais assez de nostalgie brumeuse, il est temps de parler de "Bungalow !", le nouvel album de l’ami Albin qui revient, seul (ou presque), sans fioriture, avec des chansons qui rappellent le décalage si sympathique de ses démos. En contraste avec les multiples collaborations de son premier vrai album, et avec les chansons plus formatées de son second opus, Albin c’est construit un troisième album on ne peut plus personnel tout en délaissant les chansons trop évidement autobiographiques. La production (très délicate) est resserrée, fluide et énergique. "Bungalow !" est un disque artisanal marqué par un rythme inlassable et habité par des chœurs bizarres (la voix d’Albin bouclée, et filtrée par des effets électroniques) et indispensables. Chaque chanson est une histoire absurdo-comique pleine de personnages attachants, d’effets de manches travaillés qu’Albin raconte d’un ton badin sur fond de pop ludique. Musicalement Albin De La Simone évolue vers des mélodies immédiates et entêtantes grâce à des gimmicks électroniques taquins et bien sentis. Si, comme me le suggère un collègue qui souhaite garder l’anonymat, Dominique A est le clown blanc de la chanson française, alors Albin De La Simone en est l’Auguste. Clown malgré lui, il est attachant et sympathique, avec une bonne dose d’ironie et une mélancolie cachée pour préserver sa timidité. Ses chansons paraissent simples et faciles mais c’est dû à un impeccable et délicat travail de finitions pop. "Bungalow !" explose de tubes mémorables et, comme ses démos un mardi gris il y a longtemps, me fait sourire de plaisir.
Gildas
Catastrophe
Adrienne
J’aime lire
Sympa
Ce pull
J’avais chaud
Mon ami mythomane
Vendéen
Parle-moi
N’importe quoi
Le tire-fesses