S’il est souvent plébiscité par les jeunes réalisateurs, le moyen métrage (un film durant moins d’une heure et généralement plus d’une demi-heure) reste un format peu montré : difficilement exploitable en salles, nettement moins présent que le court sur les chaînes de télé… D’où l’intérêt des Rencontres de cinéma de Brive, consacrées à ces autres « films du milieu ». Mais pourquoi parler de la dernière édition sur un site dédié à la musique ? D’abord parce que le festival a eu la gentillesse de nous inviter, nous proposant même de pousser quelques disques le vendredi soir (le diabolique binôme Plommée-Couston se chargeant du samedi). Et surtout parce qu’il y fut beaucoup question de musique.
Dans la composition du jury, tout d’abord, présidé par l’auteur, compositeur, interprète, arrangeur, producteur et patron de label Bertrand Burgalat, qui a récemment prouvé l’étendue de sa culture cinématographique en programmant une remarquable « carte blanche » sur les chaînes de CinéCinéma. Outre le toujours sympathique B.B., on y retrouvait Lola Lafon, auteur de deux romans mais également musicienne et chanteuse du groupe Lola Lafon & Leva, ainsi que Thierry Jousse, qui a toujours mené de front critique cinéma et musique, et qui a fait jouer Katerine et Noël Akchoté dans les films qu’il a réalisés. La comédienne Hande Kodja et les acteurs Jean-Christophe Bouvet et Dominique Pinon complétaient ce chouette casting.
Arrivé le vendredi, on aura malheureusement raté la projection du cultissime « Macadam à deux voies » de Monte Hellman sur une musique live du groupe parisien Hopper (qui succédait à Olivier Mellano sur « Duel » de Spielberg et Cyann & Ben sur « THX 1138 » de Lucas les années précédentes). En revanche, on aura réussi à se lever le dimanche pour assister à la rencontre avec Syd Matters, excellemment animée par notre confrère des « Inrocks » Jacky Goldberg. Ce n’était pas Jonathan Morali mais le guitariste Olivier Marguerit qui représentait le groupe, pour une discussion souvent passionnante autour de leur travail collectif pour le film « La Question humaine » de Nicolas Klotz.
Grâce à la projection d’une demi-douzaine d’extraits du film, on put vraiment rentrer dans le vif du sujet… et constater à quel point la musique (et plus largement la bande-son) entretenait un dialogue fécond et profond avec les images.
Du côté de la compétition (uniquement francophone), on retrouvait notre chouchou « Primrose Hill », joli film impressionniste à l’impressionnante B.O. pop, dont on vous avait déjà causé sur le blog il y a un an, après sa présentation à Cannes. Il n’a pas reçu de prix, mais ce fut l’occasion de revoir son réalisateur Mikhaël Hers, qui prépare actuellement son premier long.