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MGMT – Oracular Spectacular

MGMT – Oracular Spectacular
(Columbia / Sony BMG) [site] – acheter ce disque

MGMT - Oracular SpectacularDifficile d’affirmer, à écouter "Oracular Spectacular", parfaite bande-son de l’été à venir, ce qu’Andrew Vanwyngarden et Ben Goldwasser ont réellement dans le ventre. Récemment encore étudiants dans le Connecticut, ils ont vite fait bonifier le buzz que leur ont attiré leurs prestations scéniques et leurs morceaux multicolores, gagné l’aide appréciable de Dave Fridmann pour la production de leur premier album et surfent aujourd’hui sur la vague qu’ils ont eux-mêmes créée, en habiles publicitaires. Si l’on devait jeter en l’air la pièce permettant de départager la face prophétique de leur musique, une pop psychédélique qui fait feu de tout bois, de sa face commerciale (la société du spectacle, le management transformé en griffe, Warhol à l’ère de la télé-réalité, tout ça), difficile de savoir ce qu’élirait le sort. Reste ce premier album s’ouvrant comme une poignée de promesses, des tubes acidulés et imparables ("Time to Pretend", "Electric Feel", "Kids", pour le décompte minimal), aux mélodies séduisantes ("The Youth"), en passant par l’improbable capacité de brasser les références les plus diverses : électro-dance barrée en sucette psyché ("Time to Pretend"), pop hybride faisant le pont entre David Bowie et les Smashing Pumpkins période "Ava Adore" ("Weekend Wars"), disco-funk à la Scissor Sistors vs Sparks ("Electric Feel", entremêlant avec suavité basse, synthé et voix de tête), etc. Assurément, le groupe a de quoi faire le fier, et même s’il suscite au mieux l’amusement poli avec le décorum qui entoure sa musique (le paganisme, le look surfeur tribal, les clips à la Jodorowsky, tout ça et le reste) ou risque parfois de ne pas bien mélanger les ingrédients de sa musique (les trois derniers morceaux, de l’anecdotique au lourdingue), il donne de quoi se rafraîchir les oreilles pour les semaines à venir. Mais la suite ? Car cela risque de se jouer là : après tout, on en a connu d’aussi malins caler après la première salve virtuose (au hasard, The Avalanches). Pour l’heure, entre marketing et fête des sens, prophétie et spectacle, le groupe ne choisit rien : la pièce, ô petit miracle médiatico-musical, retombe sur sa tranche.

David Larre
Time to Pretend
Weekend Wars
The Youth
Electric Feel
Kids
4th Dimensional Transition
Pieces of What
Of Moons, Birds & Monsters
The Handshake
Future Reflections
Electric Feel (Video)

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