PHOEBE KILLDEER – Interview
Ciao Nouvelle Vague, Phoebe Killdeer, l’ex-interprète du projet d’Olivier Libaux et Marc Collin, vole désormais de ses propres ailes. Avec « Weather’s Coming… » la chanteuse australienne sort un album de pop chatoyant où, entourée de son groupe The Short Straws, elle se donne des airs de Patti Smith et de Feist. Sous le son brut des guitares et des rythmes pulsionnels affleurent aussi des ambiances soul et jazzy. On croit avoir affaire à une rockeuse et l’on découvre une swingueuse. Après les Trans, c’est au festival Les Femmes s’en mêlent de l’accueillir. Bienvenue Phoebe !
Tu as eu une période hip hop, une période anglaise et puis il y a eu le projet Nouvelle Vague… Plusieurs années de tâtonnements qui ont débouché sur ce disque. Avec « Weather’s Coming » as-tu enfin trouvé ton identité musicale ?
La recherche de mon identité musicale est infinie, mais je crois que je m’en suis assez approchée pour sortir quelque chose.
Pourquoi ce disque contient-il autant de couleurs différentes ?
Parce qu’il représente différents moments. Certaines de ces chansons ont été écrites il y a longtemps et d’autres très récemment. J’ai voulu que cet album reflète toute une palette d’ambiances plutôt qu’une seule tonalité générale.
Pourquoi mettre autant les percussions et les rythmes en avant ? Je trouve que c’est une des grandes originalités de ce disque…
Je me suis toujours imprégnée de rythmes tribaux et de sons industriels. C’est quelque chose que j’apprécie beaucoup. J’ai une compilation étonnante de musique africaine que j’écoutais en boucle quand j’étais jeune. Ça m’a vraiment marquée, le pilon, les secousses, la répétition des rythmes…
… tout comme ta voix. Attaches-tu une importance particulière à ta façon de chanter ?
Je pense que quand tu chantes, tout comme lorsque tu parles, chaque mot peut porter un sens et ce sens peut être changé, manipulé en fonction de ton intonation. Explorer ces changements apporte de nouvelles dimensions à une chanson. Ça peut la changer du tout au tout. Donc, c’est vrai que j’attache pas mal d’importance à ma façon de chanter.
Peux-tu nous parler du dernier morceau a capella « Somebody », on se croirait dans une église…
C’est une chanson assez spontanée. J’ai appuyé sur la touche « record » et voilà ce qui en est sorti. Oz fritz a assuré l’ambiance sonore. Il a toujours une valise pleine de sons d’ambiances et nous en avons choisi un qui collait bien au morceau.
Pourquoi faire la distinction entre « Phoebe Killdeer » et « The Short Straws », n’as-tu pas peur du cliché rock’n roll de la meneuse d’hommes ?
Non
Pas peur de la comparaison avec Feist non plus ?
Les gens passent leur temps à faire des comparaisons avec ce qu’ils connaissent déjà alors qu’ils devraient profiter de ce qu’ils écoutent sans se poser de question. Non, je n’ai pas peur… j’essaie juste de faire la musique que j’ai envie d’entendre et c’est déjà assez dur comme ça pour ne pas y penser.