Pas vraiment un groupe, pas vraiment de visage, pas vraiment de plan de carrière, mais qui est Rien alors ? Un collectif grenoblois qui fait de la musique par passion et avec une certaine exigence en évitant soigneusement les réponses toutes faites. C’est ainsi qu’a été écrit son deuxième album « Il ne peut y avoir de prédiction sans avenir », un des disques de post-rock instrumental les plus excitants entendus en 2007. A la fois pour la performance musicale que renferme l’objet pyramidal que pour saluer l’opiniâtreté de ces musiciens, nous avons voulons en savoir plus. Voilà tout sur Rien.
Comment est né le groupe Rien ?
Yugo : à la base, ce n’est pas forcément un projet musical. En 99/2000, c’était plutôt une émission de radio et une pièce de théâtre qu’on avait montée. On faisait partie d’un groupuscule amical regroupant différentes personnes qui avaient envie de faire des choses ensemble. Il s’est trouvé que parmi ces gens, il y avait quelques musiciens comme Goulag et moi-même. Chacun de nous connaissait un autre futur membre du groupe. Lui, Dos.3 l’autre guitariste et moi, Aka le batteur. Alors on s’est dit que ce serait peut-être pas mal d’avoir un tentacule musical à cette pieuvre. C’est comme ça que le projet est né. D’abord ce devait être pour un concert unique dans le cadre d’une soirée étudiante au 102 et finalement, on s’est pris au jeu.
Pourquoi jouer du rock instrumental ? Vous n’avez jamais trouvé le bon chanteur ou alors est-ce une volonté d’indépendance totale ?
Goulag : à l’origine, c’est plutôt parti de l’idée de ne pas se laisser emmerder par des chanteurs caractériels. On savait ce qu’on ne voulait pas faire à partir de là, tout était ouvert.
Yugo : par le passé, j’ai fait partie d’un groupe où il y avait un chanteur et dans lequel je me suis vite emmerdé à jouer des couplets / refrains. En fait, dès le départ, on a cherché à être libre de tout et à faire du son avant tout. Le chant n’était pas banni mais seulement une option.
A quel moment a émergé l’identité du groupe, son projet ?
Yugo : aujourd’hui, je ne sais même pas si on peut dire qu’on est un groupe. C’est plus le cas qu’il y a sept ans quand on a commencé à jouer bien sûr mais on a toujours fonctionné au coup par coup et dans une logique d’éphémère. Au départ, on s’est formé pour un concert puis un deuxième etc. Après est venue l’opportunité d’un disque sans projection particulière dans l’avenir. Donc c’est difficile de répondre à cette question.
Oui, enfin, vous avez quand même de la suite dans les idées parce qu’on ne fait pas un album comme ça, sans but ?
Yugo : oui, c’est sûr, on aime faire les choses bien. Donc on se pose, on réfléchit un peu et on se fixe des objectifs purement personnels.