THE MARRIED MONK – Elephant People
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Mieux vaut être patient quand on est fan du Married Monk : cet "Elephant People" présenté dans un joli boîtier noir n’est que leur cinquième album en quinze ans et arrive quatre ans après le précédent, "The Belgian Kick". Il est vrai que les membres du groupe mènent des activités parallèles, musicales ou non… Ce nouveau disque est d’ailleurs la musique d’un spectacle multimédia ayant pour sujet les monstres de foire, énumérés dans le premier morceau, "Spiel" ("the monkey girl, the bug-eyed woman, the man of wood, the human hammer", etc.). The Married Monk jouait cette bande-son en direct lors des représentations. C’est donc une sorte d’album-concept, tournant autour d’un thème, et en cela il est un peu différent des disques précédents du groupe français. Jusque-là plutôt attachés au format chanson, Christian Quermalet et ses complices explorent ici de nouvelles directions : textes essentiellement parlés, à la Lou Reed (ce qui était déjà un peu le cas), instrumentaux, textures ambient, sonorités analogiques vintage (par Etienne Jaumet, également moitié des excellents Zombie Zombie), synthés eighties…
Le groupe n’a pas pour autant abandonné l’efficacité mélodique et les arrangements ludiques qui ont fait sa réputation, et des chansons comme "Clementine’s Song", "Hail 2 the Hound Man !" ou "Elephant People" sont les dignes successeurs des "Coco Clown" ou "Roma Amor" d’antan. Le morceau le plus surprenant est sans doute "Double Doom" puisque dans une atmosphère très "Dark Side of the Moon", le saxophone de Jaumet dialogue avec la voix androgyne de… Vincent McDoom, semi-vedette de la télé et monstre gentil. Loin d’être un simple recueil de musiques de scène uniquement destinées à accompagner des images et des acteurs, "Elephant People" est un véritable album, à l’évidence pensé comme tel, où les Married Monk réussissent une fois de plus à intégrer leurs audaces dans une forme très accessible – ce qui rend d’autant plus rageant leur manque de succès. Espérons qu’on n’ait pas à attendre encore quatre ans pour le prochain.
Vincent Arquillière
A lire également, sur The Married Monk :
la chronique de "The Belgian Kick" (2004) la chronique de "R/O/C/K/Y" (2001)
Spiel
Merrick’s Meditations
Introducing Prodigies
Brother "J"
Me and Me
Clementine’s Song
Double Doom
Conversation Piece
Hail 2 the Hound Man !
Delphine’s Angels
Elephant People
Pretty Lads
Clementine’s Words