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Zita Swoon – Big Blueville

ZITA SWOON – Big Blueville
(Chikaree records / Discograph) [site] – acheter ce disque

ZITA SWOON - Big BluevilleSi tant est qu’il faille encore faire les présentations, Zita Swoon, c’est ce talentueux groupe belge fondé au début des années 90 par le charismatique Stef Kamil Carlens (ex-dEUS). Et dieu sait qu’il en a fait du chemin, notre Anversois, depuis ses débuts. Lorsqu’il quitta dEUS pour se consacrer pleinement à son projet parallèle, SKC avait déjà manifesté son intention de se diriger vers une sonorité moins corrosive. D’ailleurs, quand on lui avait demandé ce qui justifiait ce départ, il avait répondu, avec cet accent flamand qui le caractérise : "dEUS, ça fait trop de bruit !". Ça m’avait bien fait rire à l’époque, d’autant qu’il ne s’est pas gêné pour continuer à en faire du bruit, le filou. En 1996, le combo se lance dans une b.o. imaginaire, clownesque et nébuleuse, d’un film muet des années 20. Il enchaîne avec des galettes tanguant entre le rock, le funk, la pop catchy et le blues, mais malgré la qualité et la singularité de ses compositions, on sent que SKC demeure en quête d’un idéal qui le taraude. Et puis, en 2004, sort le très bon "A Song About a Girls", un album très personnel au travers duquel Zita Swoon, tout en gardant sa griffe inimitable, opère enfin le tournant qui le mène à la quiétude ambitionnée. L’opus ne surclasse pas ses prédécesseurs mais il renferme ce petit quelque chose, peut-être la sérénité, qui fait qu’on l’aime de fond en comble (même le duo avec Axelle Red ne détonne pas, bel effort tout de même). Zita Swoon aurait-il définitivement trouvé son style ? Difficile d’en juger. Même si SKC déclare qu’il affectionne particulièrement sa nouvelle formule, il serait presque utopique de vouloir le mettre en cage tellement l’oiseau rare n’a jamais cessé de faire évoluer sa musique au gré de ses expérimentations musicales. Toujours est-il qu’en attendant sa prochaine incartade, le groupe joue la carte de la constance en usant, pour son nouvel opus, du même modus operandi que pour "A Song About a Girls". Avant d’aller plus loin, il convient de préciser que "Big Blueville" n’est pas vraiment une nouvelle pièce à part entière, mais plutôt le corollaire de "Big City", sorti uniquement au Benelux en 2007, suite à un changement de label. Désireux de faire connaître les titres circonscrits sans tomber dans la redite, le groupe décide d’en reprendre un échantillon ("Infinite Down", "Je range", "I Feel Alive in the City", "Everything Is Not the Same", "L’opaque paradis") et de le remanier dans l’esprit du moment (dimension acoustique accrue, chœurs féminins à tout va et percussions cubaines). Dans la foulée, il déterre de vieux morceaux tels que "Giving Up the Hero", présent sur la b.o. du film de F.W. Murnau, ou encore "People Can’t Stand the Truth", entièrement rafraîchis pour l’occasion. Ajoutez à cela l’enregistrement de quelques nouveaux titres et vous obtenez "Big Blueville", un album intime et sémillant qui se distille aussi bien dans la langue de Molière (version Arno) que dans celle de Shakespeare (version Bob Dylan qui aurait copiné avec Tom Waits). Si "Big Blueville" n’est vraisemblablement pas la meilleure sortie de Zita Swoon, il n’en reste pas moins un très bel objet groovy qui force la sympathie.

David Vertessen

A lire également, sur Zita Swoon :
la chronique de « A Band in a Box » (2006)
la chronique de « A Song About a Girls » (2005)

Infinite Down
Looking for a Friend
I Feel Alive in the City
Je range
Everything Is Not the Same
Josieanna
People Can’t Stand the Truth
Quand même content
L’opaque paradis
Giving Up the Hero

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