JACQUES DUVALL – Hantises
(Freaksville) [site]
L’homme qui a lancé la carrière de Lio en 79 avec "Banana Split" et planté celle d’Elsa est revenu avec un nouvel album, le premier depuis plus de quinze ans, et le troisième pour ce parolier de la chanson française qui a pris la place de Gainsbourg dans la carrière d’Alain Chamfort et lui a écrit peut-être ce qui reste ses meilleures chansons. Dans "Hantises", Jacques Duvall en a mis du Gainsbourg. Comme dans "L’Amour aigre-doux", sorte de reggae bancal bubble-gum.
Parolier populaire dans les années 80, Duvall fait désormais partie de l’underground, personnage aussi doué qu’attachant. A la "Cargo culte", rien que deux trois accords et le même beat pour "J’ai fait sauter le monde" ou " Il doit y avoir un truc". Et le truc de Jacques Duvall, c’est sûrement d’être éclectique. Un mélange de garage (Duvall est accompagné par les Phantoms) et de ballade country sur lequel Jacques Duvall pose sa voix grave et nonchalante, parlant plus qu’il ne chante, mais aussi de pop avec "Ta main", tirant même vers le psyché avec le deuxième volet de "Il doit y avoir un truc". Pratiquant le talkover sans faire attention à "pas dépasser la dose", Duvall s’amuse avec ses textes ludiques, naïfs et décalés. Rock sans complexe par un enfant de "cinquante-cinq berges" et enregistré en deux jours par les Phantoms juste avant de demander à Duvall de venir chanter sur leurs musiques des textes restés dans les tiroirs, "Hantises" est un disque de bonnes chansons simples et efficaces. Un plaisir dont il ne faudrait pas se priver, l’album n’a plus l’air d’être disponible que dans un coffret regroupant l’album "Hantises" et le disque de collaborations avec Elisa Point, disque pour "les vieilles dames indignes, les amoureux indécis, les anciennes stars du X et les adolescents perdus". Beau programme.
Stéphane Guinet
Il doit y avoir un truc
L’Amour aigre-doux
J’ai fait sauter le monde
Bloody Mary
C’est toi
John-Cloude
Histoire belge
Ta main
Il doit y avoir un truc, c’est pas possible