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The Sleeping Years – We’re Becoming Islands One by One

THE SLEEPING YEARS – We’re Becoming Islands One by One
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THE SLEEPING YEARS - We're Becoming Islands One By OneJe pensais pourtant avoir fait le tour de la question. Je m’étais intérieurement promis qu’on ne m’y reprendrait plus. J’aurais pu jurer sur la tête de Robert (Zimmerman bien sûr), que plus aucun album de folk puriste ne parviendrait à me toucher comme tant de précédents avaient pu y parvenir auparavant. Eh bien non, ma seule bonne résolution de 2008 part en fumée avec ce disque des Sleeping Years. Fichtre.

Il faut dire que j’aurais pu davantage me méfier. Devancé par trois EP largement salués par la critique (celle de POPnews en tout cas), le nouvel album en solo de Dale Grundle était placé sous d’excellents augures. Il en fallut peu pour confirmer ce présage. La voix de Dale d’abord, cristalline à souhait, suffit à approcher la définition la plus juste de ce qu’on conçoit par le terme de mélancolie. Posée sur de délicats pincements de cordes, sa fragilité aiguë ne la prive pas d’une véritable assise sur chacune des chansons, soutenue par des arrangements bien moins superflus qu’il n’y paraît de prime abord. Certes la guitare acoustique omniprésente est un pendant crucial à la voix. Mais la découverte progressive du violoncelle, et sa manière d’accentuer les phrases musicales, changent peu à peu la façon d’écouter les morceaux. De même la batterie ne se contente pas d’accompagner ces protagonistes mais devient le moteur de la chanson lorsqu’il s’agit d’insuffler l’énergie pour faire notamment s’envoler le tubesque "You and me Against the World". A ce modeste mais puissant attirail mélodique se mêlent les textes poétiques, souvent désolés quoique toujours beaux dans leur évanescence mystérieuse, d’un songwriter dont on ne peut que regretter l’hibernation ces dernières années (son nom d’artiste n’a sans doute pas été choisi par hasard).

Lorsque tout confine à ce point à l’émotion, il devient presque absurde de résister. Lorsque tout cohabite dans un disque avec autant de grâce, on ne peut guère regretter de se laisser prendre au jeu. Et c’est sans doute la première fois que je renonce à une résolution de début d’année avec fierté.

Jean-Charles Dufeu

A lire également, sur The Sleeping Years :
la chronique de « EP » (2007)
l’interview de Dale Grundle
Setting Fire to Sleepy Towns
The Lockkeeper’s Cottage
You and Me Against the World
The Shape of Things to Come
Macosquin, Coleraine
Broken Homes
Clocks and Clones
Human Blues
Dressed for Rain
Islands

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