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H-Burns – How Strange It Is To Be Anything At All

H-BURNS – How Strange It Is to Be Anything at All
(Boxson) [site] – acheter ce disque

H-BURNS - How Strange It Is To Be Anything At AllEt si la meilleure définition actuelle du folk américain était française ? Pour beaucoup, ça peut paraître inconcevable. Et pourtant… À l’écoute du deuxième album de H-Burns, il y a vraiment de quoi se poser des questions. Comme Red ou les frères Herman Düne, Renaud Brustlein fait partie de ces Frenchies qui regardent avec dévotion de l’autre côté de l’Atlantique les gardiens du temple de l’alt-country (pour faire vite) que sont l’incontournable Will Oldham, l’increvable Jason Molina ou encore le puriste Tony Dekker (Great Lake Swimmers). Soit une musique burinée par des guitares fatiguées, des dobros flâneurs et des banjos westerns réveillant instantanément tout un imaginaire américain fait de poussière et de clichés coriaces. Ironie du sort, c’est en Ardèche, dans la maison familiale, que le garçon s’est attelé à l’enregistrement de ce disque appalachien avec pour complice Jonathan Moreli, leader de Syd Matters. À l’évidence, l’entente entre les deux musiciens est au beau fixe. Il y a dans ce disque une sorte de proximité, comme s’il avait été enregistré au coin du feu et, en même temps, chaque mélodie emporte l’auditeur vers les grands espaces (ici le Mont Gerbier-de-Jonc et les gorges de l’Ardèche ?). C’est là toute la force de la musique de H-Burns qui, si elle ne réinvente pas le genre, dégage une intensité âpre et lyrique. Les morceaux s’enchaînent comme autant de traits de caractère, ce qui donne des ballades viriles ("Big City Blues", "Horses With No Medals"), des moments de confession à la chandelle ("How Strange It Is to Be Anything at All", "Thoughts of Morella") et de vibrants coups de sang, toutes guitares électriques branchées ("Contrarywinds", "On The Boulevards"). Certes, il y a des tics d’écriture mais ceux-ci ne viennent jamais entacher la sincérité de l’auteur qui privilégie la retenue et le dépouillement pour nous servir des mélodies éloquentes. Ce beau voyage intemporel se referme sur des pépiements d’oiseaux et le bruit des cigales au loin, comme si de rien n’était. Presque trop humblement.

Luc Taramini

A lire également : le compte-rendu du concert à Mains d’oeuvres
Big City Blues
Blame It on the Distance
Horses With No Medals
Contrary Winds
Daylight vs. You
Hogtown
Thoughts of Morella
How Strange It Is to Be Anything at All
On the Boulevards
Chasing Lights That Can’t Be Tamed

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