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La Route du Rock – Collection Hiver 2008 : Yeasayer, Dirty Three, José Gonzalez, Pluramon & Julee Cruise, Le Loup, Vic Chesnutt, MGMT, Caribou, Zombie Zombie

LA ROUTE DU ROCK – Collection Hiver 2008 : Yeasayer, José Gonzalez, Le Loup, Vic Chesnutt, MGMT, Caribou,…

Que ce soit en été ou en hiver, il est toujours aussi enthousiasmant de se rendre dans la cité malouine, car la Route du Rock déçoit rarement. Dans l’excellente salle de l’Omnibus, pas de grand nom risquant de trouer les caisses du festival, mais quelques vétérans émérites (Vic Chesnutt, Dirty Three) et quelques buzz du moment (Yeasayer, MGMT…) ressortent d’une programmation alléchante.

Vendredi 22 février

Ce sont les attendus Yeasayer qui ouvrent les festivités. Les Américains assurent un set impeccable mais sans la touche de génie, de personnalité qui pourrait marquer les esprits. Les New Yorkais égrènent les meilleurs titres de l’excellent « All Hour Cymbals » (« 2080 », « Wait For The Summer », « Forgiveness ») avec des morceaux inédits qui font eux aussi mouche. Mais le choc perçu à l’écoute de l’album ne se retranscrit pas aussi fortement sur scène. Souvent comparé à Animal Collective ou TV On The Radio, Yeasayer ici montre ses limites et se révèle ainsi un cran en dessous de ses « maîtres ». A la décharge du groupe, on pourra peut-être accorder qu’il aurait sans doute été plus judicieux de les programmer en fin de soirée pour un set qu’on aurait voulu beaucoup plus débridé. A revoir.

C’est le trio magique australien des Dirty Three qui prend la suite et on reste encore sur notre faim. Warren Ellis, sous l’emprise de je ne sais quoi, s’amuse à blaguer longuement en français entre chaque morceau. Ambiance sympathique plombée par deux conséquences négatives : d’une part pendant ce temps là ils auraient pu nous jouer deux voire trois titres de plus, puis les propos sont d’une certaine lourdeur et font perdre l’intensité du set. En tout cas derrière Ellis, Turner Et White tirent la tronche. Néanmoins, comme pour les précédents, nous n’assistons pas du tout à un mauvais set mais seulement à un bon set, on en attendait juste plus. Car Dirty Three demeure toujours l’un des groupes instrumentaux les plus intéressants, sachant manier l’imprévisible et la liberté en gardant toujours une ligne directrice impeccable.

jose-gonzalez

Heureusement voilà José Gonzalez qui va convaincre tout le monde avec son folk abrupt et dépouillé. Le plus digne successeur de Nick Drake a vu sa célébrité se développer par l’intermédiaire de deux publicités (« Heartbeats », la reprise de The Knife et « Killing for Love » la pub de chez Sony) et a donc tout à prouver devant le public averti de l’Omnibus. Le Suédois se présente tout seul contrairement à ce qui était annoncé. On a l’impression que sa guitare est une excroissance de son corps tant il en fait ce qu’il veut avec aisance et simplicité. Avec des textes sombres chantés d’une voix intemporelle, Gonzalez assène un folk classique qui n’a rien de poussiéreux et de décalqué. Encore plus fort, le Suédois reprend Joy Division (« Love Will Tear Us Apart »), Kylie Minogue et Massive Attack (« Teardrop ») en s’appropriant d’une manière confondante des tubes pourtant établis dans la mémoire collective. Ce fut donc le grand moment de cette soirée.

On est enfin content que la soirée s’enflamme, on attaque donc fiévreusement le petit événement du week-end. Les Allemands de Pluramon commencent le set seuls et le finiront seuls. Une bonne intro et une conclusion honorable, parce que le coeur du set fut fastidieux. La prestation de Julee Cruise (célèbre pour avoir chanté le thème de Twin Peaks), fut assez catastrophique. Avec son look de belle mère sadique de soap opera, la diva fait peine à voir : sourire béat et surtout résultat épuisant. On ne sait pas trop quand elle chante, des bandes de sa voix passent en fond sonore, on s’évertue quand même à comprendre le set (sans succès), si en plus on ajoute à cela un jeu de lumière des plus pénibles, on se laisse vite convaincre d’aller faire une pause bien méritée à la buvette. On se dit alors qu’on n’a peut être rien compris, puis on se rassure en voyant le faible écho du public à la prestation de Pluramon & Julee Cruise. Le bide du week-end donc.

raveonnettes

Ce sont les surestimés Danois des Raveonettes qui bouclent la soirée. C’est leur deuxième prestation à la Route du Rock mais la dernière fois c’était dans la forteresse, comme le précise justement la chanteuse Sharin Foo. Comme toujours et comme sur cd, les Raveonettes effectuent un set sérieux, sans génie avec quelques bonnes chansons (le toujours efficace « The Great Love Sound ») mais bon comme à chaque fois on se dit que ça nous fait plus que penser à Jesus & Mary Chain… Sharin Foo garde son chant androgyne et le duo a l’air d’avoir perdu de son ton pédant, on écoute volontiers, on applaudit poliment mais en fait on s’en tape.
Soirée mitigée, je me dis que finalement j’ai peut-être fait la fine bouche sur Yeasayer, mais l’excellence de la soirée du samedi me rassurera : non, je ne suis pas encore un vieux con aigri.

 

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