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Silencio – Where You Are and Where You Want to Be

SILENCIO – Where You Are And Where You Want To Be
(Eglantine Records) [site] – acheter ce disque

SILENCIO - Where You Are And Where You Want To BeUn carnet de bord, voilà à quoi ressemble "Where You Are and Where You Want to Be" qui, du haut de ses trois titres en forme d’itinéraire, invite au voyage – Oslo, Copenhague, Berlin, trois capitales comme trois points convergents de cette Europe du Nord aux langues germaniques, parfois mal connue en France. Pourtant la vision qu’en propose Silencio est un peu celle que l’on peut en avoir intuitivement, un peu morne, faite de bribes de vie a priori sans éclat. Le choix du field recording comme socle de l’album crée immédiatement une atmosphère feutrée, et l’on s’imagine bien vite déambulant dans ces rues plus ou moins boréales.

Seulement, Silencio ne fait pas dans le documentaire… La vision que Julien Dumoulin, accompagné de son acolyte Nicolas Lecocq, propose, est toute personnelle, et évoque plus une dérive individuelle qu’une promenade touristique. Aux impressions piochées (au hasard ?) viennent s’ajouter des notes éparses – un piano par-ci, une guitare, ou un glockenspiel par-là, quelques bribes d’electronica – qui sont la vraie clé de l’album (peut-il en être autrement pour un groupe du nom de Silencio ?). Chacune des trois étapes est constituée de mouvements / morceaux ponctués de bruit urbain, de voix perdues, et cette construction d’ensemble évoque irrésistiblement les heures glorieuses de Godspeed You! Black Emperor, dans une version apaisée, dépouillée. Déjà, sur "Grünezeit", leur précédent album, c’est ce sens de la construction, liant l’aléatoire au minimalisme, qui emportait le morceau. Cadrée géographiquement, cette divagation en a d’autant plus de force, et parvient, au détour de longues plages mouvantes, ou d’un accord simplement essaimé, à re-créer une vision intime des centres urbains. Toujours loin du spectaculaire ou de l’effet de manche, l’album dévoile ses plus beaux atours comme certaines villes se découvrent – lentement, et sûrement.

David Dufeu

Oslo
Copenhaguen
Berlin

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