ZITA SWOON – Paris, Le Zèbre de Belleville, Mardi 5 février 2008
Depuis le temps que j’entendais parler des concerts de Zita Swoon, décrits comme un pur moment de jubilation musicale, j’avais très envie de vérifier la chose par moi-même. Voeu exaucé, mardi 5 février au Zèbre de Belleville où la troupe de Stef Kamil Carlens présente en avant-première son nouveau disque "Big Blueville" qui sortira le 25 mars prochain.
Disposés au centre de la salle, les instruments (guitares, claviers, batterie, contrebasse et congas) attendent leur propriétaire. Le groupe ne tarde pas à arriver, Carlens en tête suivi de sept musiciens et choristes qui se fraient un passage jusqu’au centre de la salle sous une haie d’honneur improvisée. Voilà Zita Swoon au grand complet et visiblement heureux d’être là. Le concert démarre à pas feutrés et monte doucement en intensité. Le guitariste Tom Pitens, fidèle acolyte de l’ex-Deus, mène tout son petit monde à la baguette. Le groupe tisse un écrin pour son chanteur charismatique. Pas de bavardage superflu avec Zita Swoon. Le plaisir du jeu (oserais-je dire du jam) avant tout. La salle commence à se trémousser, la sauce monte. Quelques morceaux en français comme "Je range" ou "Quand même content" viennent s’insérer au milieu du répertoire anglais et rappelle que le groupe jongle depuis "A Song About A Girls" avec les frontières linguistiques. On pense évidemment au grain de voix d’Arno. Les meilleures séquences sont encore à venir. Ce sera "Song for a Dead Singer" ou l’incontournable "Me & Josie on a Saturday Night" où la pudeur le dispute aux rodomontades rock’n’roll. En live, les mélodies ouvragées du groupe libèrent toute leur expressivité, bien plus encore que sur disque où elles semblent finalement un peu diluées. Zita Swoon est un groupe de rock qui joue comme un orchestre de soul : rigueur, énergie, plaisir affiché. Pendant deux heures, les Belges se livrent sans retenue à l’image de leur chanteur caméléon qui vit littéralement sa musique. Le premier rappel prend des allures d’un jam à la James Brown avec congas en feu et refrain ad lib. Le deuxième, tout en retenue et au piano, vient nous souhaiter bonne nuit. C’est bien du côté de la black music américaine que Zita Swoon regarde, tirant de ses influences un son chaud et groovy plutôt fédérateur. Le public est conquis par la générosité du groupe. Les regards brillent, les visages sourient. Pas une minute d’ennui… C’est suffisamment rare pour être signalé. Chapeau les gars !
Luc Taramini
A lire également, sur Zita Swoon :
la chronique de "A Band in a Box" (2006)
la chronique de "A Song About a Girls" (2005)