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Disques

Evangelicals – The Evening Descends

EVANGELICALS – The Evening Descends
(Dead Oceans / Differ-Ant) [site] – acheter ce disque

EVANGELICALS - The Evening DescendsVoilà un groupe qui ne devrait pas passer inaperçu. Affublé d’un patronyme mystérieux, d’une pochette d’album lorgnant vers une version gore du "Rocky Horror Picture Show" et d’une foi psychédélique à déplacer les montagnes, le groupe de Josh Jones, et désormais Kyle Davies et Austin Stephens, a de quoi affoler les radars de la presse spécialisée en mal de sensations fortes. De l’évangélisme, ses musiciens auront surtout retenu l’euphorie prosélyte (mais à quoi carburent donc ceux qui se déclarent ici "Stoned Again" ?) et le dérapage millénariste ("The Evening Descends" est-il une annonce de catastrophe ou de paix universelle ?). Une écoute attentive des textes ne donne pas grand-chose de plus que le relevé sismographique d’un sérieux chaos mental. Mais la musique, elle, peut passer pour le challenge le plus sérieux attendu par les derniers albums des Flaming Lips. Au groupe de Wayne Coyne, les Evangelicals empruntent la démesure stratosphérique, les cordes de guitares en fils barbelés, et une façon de badigeonner le film d’horreur de guimauve Walt Disney qui font leur effet : "How Do You Sleep?", avec ses synthés obsédants, ses dérapages vocaux dans les aigus, son atmosphère gothique acidulée, ses bruitages grotesques pose un peu en parangon du genre. Mais le trio se démène pas mal partout ailleurs pour explorer les différentes facettes du délire : choeurs beachy ou queenants, rythmiques tribales, mélange d’electronica et de claviers pourraves, guitares distordues façon hawaïennes, et on en passe. Bizarrement, on perçoit dans cette démesure un habile sens du timing et du rapiéçage vintage : "Midnight Vignette" et "Skeleton Man" sont de parfaites synthèse des rythmiques façons Arcade Fire / Clap Your Hands Say Yeah et des mélodies spatiales des Lips période "The Soft Bulletin". Pourtant, malgré ou à cause de ses tours de force, le groupe ne semble pas devoir être taxé de pur opportunisme : la musique ne cède sur rien, ni sur la mélodie, ni sur la saturation, ni sur la folie, et emporte tout dans son emballement. Et la voix de Josh Jones, tour à tour suave et intense, grésillant dans les aigus ou berçant notre âme d’enfant dans le velours ("Snowflakes"), est à elle seule une vraie tuerie.

David Larre
The Evening Descends
Midnight Vignette
Skeleton Man
Stoned Again
Party Crashin’
Snowflakes
How Do You Sleep?
Bellawood
Paperback Suicide
Here in the Deadlights
Bloodstream

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