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Concerts

Thee Stranded Horse, Ralfe Band – Paris, le Café de la Danse, le 21 janvier 2008

THEE STRANDED HORSE + RALFE BAND – Paris, Le Café De La Danse, Le 21 Janvier 2008

Quelques mètres devant le mur de pierres éclairé de rouge du Café de la Danse, les quatre membres du Ralfe Band sont sur scène et sont visiblement contents d’y être. Contents de nous faire écouter leurs morceaux de folk/rock, dont les styles sont souvent aux croisées des chemins, mêlant le folk traditionnel, la pop emmenée par cette basse bien ronde, un esprit plus cabaret, quelques influences slaves ou encore la surf music. Et nous, dans le public, on est également contents d’entendre la voix profonde du chanteur du groupe, Oly Ralfe, et de voir chacun des quatre musiciens papillonner d’un instrument à un autre : le guitariste Andrew Mitchell passe de l’électrique à la classique, joue de la slide, fait trois accords et enchaîne sur un petit riff de mandoline, … Oly Ralfe alterne entre guitare classique et claviers, empoigne parfois un accordéon ; même le batteur joue de la guitare tout en frappant sur ses fûts… Les instruments tournent, s’échangent dans un sympathique et mélodique bordel qui rend le groupe tout à fait attachant.

Quelques dizaines de minutes plus tard, le plateau du Café de la Danse a été entièrement débarrassé et sur la scène dépouillée sont disposées une guitare classique et deux belles koras, chacune maintenue entre les quatre pattes d’un tabouret renversé. Yann Tambour arrive détendu et plaisante sur la magnifique chaise en tissu léopard qui l’attend. Une fois assis, il entame à la kora ses premiers morceaux, tirés de son album "Churning Strides", chantant de cette manière particulière qu’il nous expliquait dans son interview ("déform[ant] la prononciation en accentuant certaines parties" des phrases). On a du mal à décrire l’effet zen ou dépaysant de cette musique… mais ces termes mêmes sont trop réducteurs puisque l’homme derrière Encre s’emploie, par sa voix et par les ruptures de rythmes de ses morceaux, à éviter les stéréotypes de la world music. On a plutôt affaire à une lecture tout à fait originale du folk. Parmi les morceaux qu’il joue en ce début de concert, on retrouve d’ailleurs le "Misty Mist (Highways)" emprunté à Tyrannosaurus Rex (la version préhistorique de T-Rex) mais aussi le magnifique "Le Sel" ou "Tainted Days", joué comme sur disque à la kora de la main gauche et à la guitare de la main droite. On a ensuite droit aux deux longs et superbes "Sharpened Suede" et "Swaying Eel" : un psychédélisme acoustique à couper le souffle, à peine perturbé sur la fin par des paroles oubliées. La fin du concert fait la part belle aux inédits et Yann Tambour, plutôt décontracté, grimace sur une erreur ou répond avec humour aux remarques venant de l’assistance. Et finalement, cette musique minimale (un homme et ses instruments) que l’on pouvait craindre austère, se révèle, comme le mur éclairé de rouge du Café de la Danse, rayonnante de chaleur.

Christophe Dufeu

A lire également :
La chronique de "Swords" du Ralfe Band
La chronique de "Churning Strides" de Thee, Stranded Horse (#25 dans le classement des meilleurs albums 2007 de la rédaction)
L’interview de Thee, Stranded Horse

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