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Disques

Silje Nes – Ames Room

SILJE NES – Ames Room
(FatCat Records) [site] – acheter ce disque

SILJE NES - Ames Room Une fois encore, la Scandinavie nous livre une pièce pour le moins intéressante, débordante de sincérité et de naïveté. Au travers le prisme déformant de son âme d’enfant, Silje Nes prend un malin plaisir à bousculer les rigides conventions en s’adonnant à un exercice espiègle et intimiste de superposition de clapotis, cordes et autres jouets célestes. La multi-instrumentiste "de fortune" ne se targue nullement d’avoir créé là un objet irréprochable et revendique, au contraire, l’importance pour elle, de conserver la spontanéité de l’instant dans l’enregistrement qui puise ainsi une partie de son essence dans l’imperfection. Pianiste classique de formation, elle vogue pourtant à contre-courant, la majeure partie de son travail reposant sur un jeu de sonorités qu’elle extrait d’instruments et d’objets dont elle use de manière anti-académique. Sur ces couches sonores vient ci et là se déposer sa voix feutrée et caressante dont elle se sert comme d’un instrument de plus. Il en résulte une folktronica bricolée maison, volontairement bancale, limite maladroite, mais toujours attachante et ensorcelante. Le très bon label FatCat ne s’y est pas trompé et a laissé libre cours au talent naturel de Silje Nes, je ne peux que l’en féliciter. Elle aime la douce féerie, notre amie du grand froid et, forte de l’univers introspectif qu’elle s’est inventé, mène seule sa barque au travers d’une confortable brume soporifique qu’elle distille à feu doux. Sans crier gare, notre sirène charrie l’auditeur loin des rives, si loin qu’une fois ses esprits repris, il n’aperçoit plus que quelques rutilantes étoiles qui tentent de se frayer un passage dans une épaisse et opaque nébulosité enveloppante. Deux choix s’offrent alors à lui : comme moi, se laisser envoûter jusqu’à ce que la douce le reconduise à la berge, selon ses règles bien sûr, en rêvant déjà de la prochaine traversée ou, pour celui nettement moins en quête de quiétude et de sérénité ludique, se diriger vers le salvateur bouton stop parce que, pour se déhancher frénétiquement, le coton jusqu’au cou n’est jamais prescrit. Vous l’aurez compris, la jolie Norvégienne nous invite dans un microcosme ouaté aux allures de conte de fées et nullement à une récréation débridée. Sur ce, j’y retourne, une brise aguicheuse m’invite à nouveau à prendre le large.

David Vertessen

Over All
Drown
Shapes, Electric
Ames Room
Giant Disguise
Dizzy Street
Long Shadows Left Around
Bright Night Morning
Recurring Dream
Searching, White
Magnetic Moments of Spinning Objects
Melt
Escape
No Bird Can

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