THE HUSHPUPPIES – Silence Is Golden
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Je me suis toujours demandé pourquoi on continuait de qualifier les Hushpuppies de groupe "mods", "garage" et tout le blah blah. C’est ce qu’on peut lire un peu partout, du forum à la presse spécialisée. Et pourtant… Si on oublie la pochette et le look pour le moins classieux de "The Trap", il ne restait déjà que les influences généralement citées (Kinks, Small Faces) pour les rattacher à un groupe revivaliste. Parce que si on en croit tous ceux qui désignent Hushpuppies comme étant un groupe mods, n’importe qui souhaiterait se détacher de ses influences et évoluer le serait, moderniste. Ce background, bien sûr qu’ils l’ont. Mais tout ça a été travaillé, digéré intelligemment et avec classe. En France, c’est bien connu, les groupes ne font que copier les Anglais. Alors du coup on devrait toujours mettre n’importe quel groupe dans tel ou tel machin. C’est vrai, les Hushpuppies n’ont jamais l’air d’être tout juste sorti du lit. Mais si les Hushpuppies étaient simplement un groupe français ayant trouvé sa propre identité ?
Après un an et demi de tournée, forcément, cette identité s’est affinée, remplie d’aisance par l’expérience scénique. Et leurs concerts, ils sont comme eux, francs, honnêtes et communicatifs. Bien sûr, il s’agit toujours de la même recette, une base très énergique couplée à des mélodies planantes que porte une voix plus maîtrisée que sur le précédent disque. Tout ça est presque kosmische, space rock finalement, tellement la rythmique du disque hypnotise. Mais comme toujours avec Hushpuppies, impossible de dire s’il s’agit d’un disque de rock ou d’un disque pop.
Pour reprendre les mots qui sont les leurs, "Silence is Golden" est un disque de "morceaux très rock avec des mélodies très pop". C’est cette mixité qui fait tout l’intérêt du groupe, qui d’ailleurs ne livre ses perles que lorsqu’il exploite ces deux facettes de sa personnalité au maximum ("Broken Matador"). Où le clavier, parfois à peine perceptible, n’est pas là pour se mettre en avant, mais pour soutenir la guitare de manière à la rendre plus lourde, plus puissante. Comme sur "Lost Organ", "Fiction in the Facts". Comme sur "Bad Taste and Gold on the Doors", que le groupe présente comme étant un "anti-single". C’est en vérité le tube de l’album, avec sa basse électro, dansant à souhait, une vraie bombe live pleine d’ironie. Et voilà la différence avec "The Trap". Le travail en studio est évident. "Silence is Golden" ne surprendra pas ceux qui ont écouté "The Trap" par un renouveau créatif total. Mais par la progression du groupe, indéniable, résultant de cette centaine de concerts et d’une écriture à cinq. Un groupe qui a trouvé son propre terrain de jeu et l’exploite au mieux. Notamment sur scène, avec panache, force et style, et c’est tout ce qui compte, non ?
Stéphane G.
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