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Scout Niblett – Paris, le Nouveau Casino, 18/12/2007

SCOUT NIBLETT – Paris, Le Nouveau Casino, 18/12/2007

C’est par un froid de canard que je pousse la porte du Nouveau Casino. Aussitôt la tiédeur enfumée du lieu m’étreint. Sur scène un guitariste à la chemise de bûcheron et à la barbe de biker extrait de sa guitare des mélodies aux volutes psychédéliques. Castanets, c’est son nom, use de sa pédale loops comme pour compenser sa solitude scénique.

Frrrrom Scotland débarque ensuite The Twilight Sad avec leur chanteur qui roule les R comme un docker roule des tonneaux. En à peine une demi-heure de scène, le groupe dresse un mur du son aussi épais que pénible sur lequel se détache la présence habitée de James Graham, curieux mélange de Ian Curtis pour les gesticulations et de Morrissey dans les intonations de voix. Coup d’oeil sur la montre.

Scout Niblett, par Marie Gallic pour POPnews

Puis, elle arrive seule, le cheveu plat et les épaules revêtues d’un gilet fluo style DDE. Scout Niblett semble sortir du coffre d’une voiture. Elle enchaîne directement avec "Do You Wanna Be Buried With My People", très beau duo d’ouverture de son quatrième album qu’elle chante sans Will Oldham mais avec la même grâce. Le ton est donné. Puis des problèmes techniques irritent l’humeur de la chanteuse qui s’agace ouvertement dans le micro. Silence gêné dans la salle, moments de solitude pesante sur scène. Quelqu’un a t-il une blague ou des questions à poser ? Scout meuble mal. Elle se réfugie derrière sa batterie et se défoule sur ses fûts le temps de quelques titres rageurs qui font se délier quelques mauvaises langues derrière moi. Heureusement, les choses rentrent dans l’ordre et Scout retrouve le sourire. Le concert prend un rythme de croisière entre ballades lunaires et riffs grunge portés par ce chant à vif capable de déployer toute une palette d’émotions. Les ombres de Cat Power et de Neil Young passent dans la salle à plusieurs reprises.

Scout Niblett, par Marie Gallic pour POPnews

Quelqu’un lui demande "Wolfie", l’artiste s’exécute immédiatement. C’est sans doute le point d’orgue de ce concert à fleur de peau avec peut-être, aussi, les titres "Dinosaur Egg" et "Let Thine Heart Be Warmed", beaux diamants bruts dont elle a le secret. Puis Scout s’en va déjà, un sac en cuir sur l’épaule. C’était la dernière date de sa tournée et même si l’Anglaise de Portland s’est montrée pugnace, sa fatigue était bien réelle. Pour Scout, ce soir, il était temps de rentrer à la maison.

Luc Taramini
Photos de Marie Gallic

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