THE NATIONAL BANK – S/t
(Emarcy / Universal Music Norway) [site] – acheter ce disque
The National Bank vient directement de Norvège et signe avec ce disque éponyme son premier album. Sorti dans leur contrée en 2004, il arrive cette année en France et vient confirmer la bonne santé de la musique scandinave.
Emmené au chant par Thomas Dybdahl, qui poursuit également une carrière solo convaincante, The National Bank nous plonge dès les premières notes dans une pop très soyeuse, sans aspérités. Ici, point de guitares abrasives et de chant agressif : les arrangements sont délicats, la voix de Thomas Dybdahl fait merveille par sa clarté, sa douceur, et les compositions des frères Horntveth, du groupe de jazz Jaga Jazzist, distillent un climat apaisant. Les ambiances musicales restent majoritairement électro-pop avec des touches ambient ou soul jazz. Ainsi, le premier titre "I Hear The Sparrow Sing" commence par des nappes électro quand retentit alors la voix limpide de Thomas Dybdahl, qui installe l’auditeur dans un certain confort, soigneusement entretenu par des cordes qui tirent le morceau vers une ambiance plus éthérée, impression qui n’est même pas démentie par l’arrivée de la batterie et du reste du groupe. Cette impression se confirme avec "Tolerate", second titre et single issu du disque, qui commence sur le même schéma et qui distille une mélodie imparable sous une couche peut-être excessive de cordes et de sons électroniques, mais que la voix haut-perchée du chanteur domine. Cette équation électro-pop + soul jazz se retrouve tout au long du disque, mais la formule change quelque peu sur "Blue As We Like It", de couleur plus folk boisé, qui vient rompre la monotonie qui pourrait s’installer, mais qui vient aussi confirmer que les Norvégiens ont plus d’une corde à leur arc. Ce changement dans la continuité se poursuit sur "What Is Left", qui se construit autour d’une ligne de basse tendance new wave soft et se déploie en arrangements de cordes et chant aérien. "Half Blind", qui referme le disque, se distingue par une construction en deux temps et une tension plus palpable, et ouvre peut-être une nouvelle voie pour le groupe.
The National Bank a signé un disque qui s’apprécie avec le temps, mais qui nécessite aussi de supporter un son qui peut paraître trop soft et clair et une certaine linéarité. Si vous passez au-dessus, alors vous y découvrirez de vraies belles mélodies portées par un chanteur de talent et des arrangements travaillés, qui laissent augurer de belles choses pour ce groupe venu du froid.
Mickaël Choisi
I Hear the Sparrow Spring
Tolerate
Hello My Name Is Fred
A Recorder in Red Plastic
Blue As We Like It
What Is Left ?
Look Twice
The National Bank
Half Blind