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Babyshambles – Shotter’s Nation

BABYSHAMBLES – Shotter’s Nation
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BABYSHAMBLES - Shotter's NationVoilà un groupe qui peut agacer jusqu’à ne plus vouloir en entendre parler. Jusqu’à faire rire, aussi, c’est selon. Enfin surtout lui, sans qui les Libertines n’auraient pas été si parfaits. Un groupe de rock "sans casquette de base-ball", comme ils disaient. Du rock de grande gueule qui a fait fantasmer plus d’un ado comme Oasis dix ans plus tôt. Avec Pete Doherty, le chouchou de la presse people et ses histoires sensass’, qui a fait oublier à tous qu’il était capable d’écrire quelque chose de valable en devenant le bouffon du rock des années 2000. Qui avec "Down in Albion" nous a pondu un album à son image, pour le moins chaotique mais tout de même, avec quelques coups d’éclats, plus excitant que celui de l’ancien collègue Barât. Tout ça, c’était avant d’écrire "Shotter’s Nation", et de faire un album cohérent de bout en bout, et avec une facilité à la hauteur de sa réputation. Aux manettes, non plus le producteur historique Mick Jones mais Stephen Street, celui des idoles, The Smiths. Exit le reggae raté et le chant approximatif. Voici probablement le meilleur effort discographique de Doherty, et le mieux produit aussi, que pouvait déjà annoncer en 2006 "The Blinding". Les mauvaises langues diront, de toute façon, qu’il ne pouvait que progresser. "Carry On Up The Morning" ouvre le disque avec un Doherty sur le fil et détaché, à la limite du plantage. Mais sûrement pas ici, et encore moins sur "Delivery", clairement pompé sur "All Day And All Of The Night" des Kinks, deux titres qui remettent tout le monde à leur place. Et surtout la brit-pop : Stone Roses avec "Crumb Begging Baghead" qui se termine en une petite bombe très garage, Blur et Oasis sur "Deft Left Hand". Deux autres grands moments, encore. Entre ces deux titres, on reste surpris par des compositions bien plus travaillées que d’habitude. "French Dog Blues" est une vraie réussite pop-rock et Pete se permet même de crooner sur "There She Goes", histoire de se reposer avant de nous prouver pour la troisième fois que ses facilités tiennent plus du talent que du génie : "Baddie’s Boogie" est probablement la véritable perle de l’album, loin devant "Crumb Begging Baghead" et "Carry on Up the Morning". C’est bien connu, on fait ce qu’on veut avec le talent, seulement ce qu’on peut avec le génie et qu’ici, Doherty écrit merveilleusement bien.
En somme, une petite réussite qui laisse espérer une suite encore plus aboutie, et qui flirte dangereusement avec ce dont il avait été capable du temps des Libertines.
Et si Doherty avait raison, si le rock, ça n’était que ça, "Find a girl, have a drink, have a dance and pray" ?

Stéphane Guinet

A lire aussi :
La chronique de "Down in Albion"

Carry On Up The Morning
Delivery
You Talk
UnBiloTitled
Side Of The Road
Crumb Begging Baghead
Unstookie Titled
French Dog Blues
There She Goes
Baddie’s Boogie
Deft Left Hand
Lost Art Of Murder

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