NEIL YOUNG – Chrome Dreams II
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Trente ans après avoir enregistré des sessions qui devaient donner lieu à un album nommé "Chrome Dreams" (qui n’est pas paru mais a fourni bon nombre de chansons à des albums comme "American Stars’n’Bars"), Neil Young est de retour avec un "Chrome Dreams II". Alors, qu’est ce qui a pu changer chez Neil Young depuis cet album avorté ? Finalement, pas grand chose : on retrouve chez le Canadien la même intégrité et le même investissement dans ses chansons – Neil Young étant une des rares "rock stars" à avoir su négocier le virage punk dans lequel bon nombre de ses collègues des années 60-70 se sont plantés.
Young renoue donc avec la tradition des albums mêlant à la fois folk/country et rock, après quelques albums studios plus monolithiques ("Greendale" en rock mid-tempo, "Prairie Wind" essentiellement folk et le très électrique "Living With War"). Au rayon folk, on trouve de très beaux titres comme "Beautiful Bluebird" qui débute l’album, "Ever After", plus inspiré par la country, ou "Box Car" qui, comme le plus virulent "Spirit Road", témoigne avec ses chœurs du sang indien qui coule dans les veines de Young. Au rayon rock, impossible d’échapper à "Ordinary People", un titre de 18mn écrit de longue date et mêlant guitares et cuivres endiablés, dans une épopée dont Neil Young semble avoir la recette exclusive. Mais ce séquoia, à la fois imposant et encore bien vert, ne cache pas les autres titres de l’album : "Spirit Road" donc, un "Dirty Old Man" plutôt punk (dans la lignée d’un "Piece of Crap") mais aussi "No Hidden Path", 14mn tout de même, dans la plus pure tradition du Neil Young électrique – et ça fait toujours plaisir. Et si un ou deux titres paraissent plus anodins, on saluera ce retour en forme du grand Neil en se disant que l’on tient là un digne successeur à "American Stars’n’Bars" ou "Sleeps With Angels" et – n’ayons pas peur des poncifs – probablement le meilleur album studio de Neil Young depuis une décennie.
Christophe Dufeu
A lire également :
La chronique de "Live at Massey Hall 1971"
La chronique de "Live at the Fillmore East 1970"
La chronique de "Living With War"
Beautiful Bluebird
Boxcar
Ordinary People
Shining Light
The Believer
Spirit Road
Dirty Old Man
Ever After
No Hidden Path
The Way