MUSEUM – Exit Wounds
(Autoproduit)
Troisième EP du groupe d’Hambourg après "Oldfire Hand" et "Timeframes", "Exit Wounds" est la dernière étape avant un album pas franchement attendu avec impatience et dont la sortie est prévue pour l’année prochaine. Sans vouloir leur donner raison, il est vrai que Museum n’offre rien de terriblement original pour le moment. Le premier titre, "For the Very First Time", lorgne quelque peu du côté du math rock avec la superposition de motifs électroniques basiques, d’un riff massif et d’accords égrenés avec clarté. "To Have or to Be" ne s’avère guère plus intéressante : des accords assez classiques soutenus par de petits bidouillages électro sans grande consistance… La voix se fait plus discrète et les tentatives pour accélérer le rythme et faire décoller la chanson se révèlent superflues. Ce n’est pas mauvais mais malheureusement, le titre, à l’image de l’EP, manque de personnalité. "Uncorrupted" fait battre un peu de sang dans ce disque anémique . Longue litanie sombre, puissante et s’étalant sur plus de cinq minutes, elle rappelle le penchant chronique des anglais pour des compositions faisant le pont entre le post-rock nord-américain et un rock anglais biberonné avec Joy Division et The Cure. Le dernier titre demeure problématique et synthétise les défauts et qualités du disque. Au premier abord, "Flowers + Dust" a en effet tout pour rendre l’auditeur plutôt méfiant. La chanson est en grande partie mise en mouvement par des accords pour le moins proches de ceux d’"Obstacle 1" d’Interpol et la voix fait penser à celle de Brian Molko, en certes beaucoup moins énervante. Le contre-pied au synthé et la progression mélodique lors du refrain sauve cette composition à la structure mille fois éprouvée depuis une vingtaine d’années. A l’heure où de nouveaux groupes anglais, pleins de ferveur et prêts pour l’apocalypse, sortent leurs albums en France – ne citons que iLiKETRAiNS et The Strange Death Of Liberal England -, l’EP de Museum s’avère bien trop fade et inégal pour marquer nos braves et intransigeants esprits.
Julian Flacelière
For the Very First Time
To Have or to Be
Flowers and Dust
Uncorrupted