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Nervous Cabaret – Interview


Sorti en septembre dernier chez Naïve, « Drop Drop », le deuxième album de Nervous Cabaret, confirme les belles promesses contenues dans leur premier essai autoproduit. Toujours menée par l’impressionnant et intarissable Elyas Khan, la troupe affirme et affine ses options esthétiques, pour le moins décoiffantes. Comme d’autres Américains aux idées larges (Beirut, Devotchka, A Hawk and A Hacksaw…), les New-Yorkais frottent leur rock furieux aux cuivres brinquebalants d’une fanfare sans frontières. C’est justement lors du chaleureux festival gratuit « En Fanfare », au Jardin des Tuileries, que nous les avons récemment interviewés, après un concert qui aura attiré une poignée de fans et un paquet de curieux de tous âges, séduits par l’énergie et la singularité du groupe.

Nervous Cabaret

Qu’est-ce que ça fait de jouer dans un festival de fanfares, devant un public qui, dans sa grande majorité, ne vous connaissait pas ?
Elyas : c’était vraiment super ! Entendre toutes ces fanfares jouer dans le parc était vraiment stimulant. C’est un rêve pour un groupe comme le nôtre, qui comporte une section de cuivres, de se produire dans un tel environnement. Je crois que Nervous Cabaret peut jouer dans des contextes très différents, pour des bar-mitsvas, des mariages, des enterrements, des circoncisions… (rire général du groupe).
On donne d’ailleurs des concerts dans des configurations variées. Parfois nous ne sommes que quatre, je chante et joue de la batterie, juste accompagné par les cuivres. Je pense que la plupart des groupes de rock pourraient très bien jouer leurs chansons dans des formules assez minimalistes – bon, peut-être pas Arcade Fire ou Architecture in Helsinki, qui ont besoin d’être nombreux sur scène… Mais quand les musiciens de rock essaient de faire quelque chose de « différent », c’est généralement à la façon des MTV Unplugged. Chez nous, les mélodies peuvent être jouées par n’importe quel instrument.

Après un round d’observation assez long, le public a fini par se rapprocher de la scène. Vous avez l’impression que le courant est passé ?
Oui, je crois. (S’adressant à Fred, le joueur de cornet) Hé, tu as vu ma mère danser, au premier rang ? (La famille d’Elyas était présente au concert, ndlr) Nous jouons de la musique et ça nous fait nous sentir bien, c’est quelque chose d’inexplicable et merveilleux… Sur scène, nous avons envie que les spectateurs répondent de façon positive : à nous, bien sûr, mais aussi à eux-mêmes, en bougeant, en dansant. C’est ce que je fais quand j’écoute de la musique qui me touche, et partager cette sensation avec d’autres personnes est sans doute l’une des choses les plus excitantes qu’on puisse faire dans sa vie. Tant de gens font des choses horribles, nous sommes heureux de pouvoir apporter quelque chose de positif !

Sur les derniers morceaux, tu as abandonné ta guitare dont plus aucun son ne sortait. Cela t’a permis d’être plus mobile sur scène, et tu sembles avoir apprécié cette soudaine liberté.
En fait, je me dis qu’il faudrait que je sois encore un peu plus vieux et expérimenté pour me sentir vraiment à l’aise avec la guitare. J’ai regardé une vidéo de Prince sur YouTube, extraite de l’un des 21 concerts qu’il a donnés dernièrement à Londres. Il est absolument incroyable. Bon, c’est vrai, il a aussi une guitare sans fil, des tas de super techniciens, mais ça n’explique pas tout… Je l’ai vu à Minneapolis en 1987, et comment dire… c’était magique. C’est vrai que de me débarrasser de ma guitare vers la fin du concert, parce que de toute façon je ne pouvais plus rien en tirer, a eu un effet libérateur. Bouger mon corps au rythme de notre musique, c’est vraiment ce que j’aimerais faire.
Fred : si on était dans un monde idéal, on embaucherait un musicien supplémentaire ! (rires)
Elyas : non, si on était vraiment dans un monde idéal, on aurait des doublures pour tous les membres du groupe, et on se conterait de danser en jouant de l’air batterie, de l’air saxo et de l’air guitar ! (rires) Ceci dit, Nervous Cabaret est un groupe à géométrie variable, le line-up dépend des disponibilités des uns et des autres pour les concerts et les tournées. Nous avons un « clan » d’une quinzaine de musiciens dans lequel nous pouvons piocher.

 

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