DEERHOOF – Nantes, L’Olympic, 25 Octobre 2007
L’Olympic prend une configuration intimiste pour accueillir les chanceux (trop) peu nombreux qui se sont déplacés pour assister à la bouillante performance de Deerhoof. C’est sur une scène d’appoint, plus basse et dont on peut presque faire le tour, que le trio de San Francisco officie.
Le rock, direct et dynamique, des Dirty Projectors prépare idéalement les oreilles à la déferlante Deerhoof, qui, dès l’entrée en matière, doit improviser, vite et fort, "pour les réglages sonores". Ces détails techniques résolus, ils ne jouent pas moins fort. Tant mieux.
Sur scène : pas de sampler. Pas de sons préenregistrés. Pas de ces borborygmes constituant parfois entièrement les mélodies. Non. C’est dans le plus simple appareil, le "classique" trio guitare-basse-batterie, que Deerhoof se présente live. Et ils excellent dans ce classicisme qui ne leur va pas si mal ! Les chansons sont assez déroutantes pour supporter un peu de conformisme… De plus, l’auditoire est essentiellement composé de fans de la première heure, ravis d’assister enfin à un show des San Franciscains, rares en France. Les morceaux de "Milk Man" sont réclamés avec insistance. Le groupe y consent avec révérence. Ces trésors de bizarrerie se parent de couleurs nouvelles. L’étrange "Dog on the Sidewalk", méconnaissable dans son habit rock, fait mouche… comme le reste.
Un live de Deerhoof, c’est une énergie folle dépensée, une tornade de batteur, dont les traits et le gigantisme évoquent Thurston Moore, pliée en deux derrière ses fûts rudimentaires, un mur de guitare électrique, et une toute petite bassiste nippone dont la voix fragile ne l’empêche pas de sauter dans tous les sens. Immanquable.
Marie Gallic
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