ALELA DIANE – Pirate’s Gospel
(Holocene Music / Fargo) [site] – acheter ce disque
Une guitare, une voix, quelques chœurs. C’est dans le plus simple appareil que cette jeune Californienne vient fouler les plates-bandes des grandes prêtresses indé de la décennie (Dawn Landes, Julie Doiron, Joanna Newsom, Laura Veirs…) sans avoir rien calculé du tout. Il y a trois ans, balbutiant encore ses premiers arpèges de guitare, elle enregistrait dans le garage paternel avec son amie Mariée Sioux, les chansons de ce disque dont elle était loin d’imaginer le destin. Aujourd’hui, à la faveur d’une compilation heureuse (Even Cow Girls Get the Blues), il traverse l’Atlantique et vient nous mettre une bonne claque. Mais de quoi s’agit-il au juste ? D’un folk rugueux et sans âge, écrit comme il y a un demi-siècle, porté par un jeu rudimentaire mais une voix puissante gorgée de ferveur. C’est cela, la musique d’Alela Diane. Ce mélange parfait entre la fragilité du monde de l’enfance pas si éloigné et la force de la déjà grande chanteuse qu’elle est, forgée par des années de pratique du répertoire américain traditionnel. Un tel talent brut ne pouvait donner qu’un grand disque aux allures de classique immédiat s’ouvrant sur trois pépites incontournables : "Tired Feet", "The Rifle" et "Pirate’s Gospel" laissant d’emblée l’auditeur KO et se poursuivant par d’autres coups d’éclat plus feutrés, "Pieces of String" et son chœur d’enfants tristes, ou encore, "Oh My Mama", complainte déchirante à une figure maternelle magnifiée.
Ouvrant en grand le livre familial, puisant dans ses souvenirs autant que dans l’histoire de ses ancêtres, Alela Diane parvient à raconter une histoire universelle qui prend aux tripes. Quant à la nature, perpétuel refuge, elle n’est jamais très loin. Au plus fort de ce disque, on se verrait bien autour d’un feu de camp, avec elle et ses copains musiciens de Nevada City, pousser la chansonnette dans un petit moment d’éternité. Avec son faux air d’Amérindienne et ses incantations, parions que les futurs concerts de la demoiselle auront un caractère quasi-chamanique. Un pouvoir dont elle n’a peut-être pas conscience mais qui secoue drôlement.
Luc
Tired Feet
The Rifle
The Pirate’s Gospel
Foreign Tongue
Can You Blame The Sky ?
Somethings Gone Awry
Pieces of String
Clickity Clack
Sister Self
Pigeon Song
Oh! My Mama
Heavy Walls
Gypsy Eyes
Alela Diane revient chanter pour nous – POPnews
[…] Pour lire les articles que nous avons consacrés à Alela Diane, c’est ici. […]