AMY WINEHOUSE – Back To Black
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Avec son énorme choucroute et ses tatouages de marins, elle a tout ce que les Joss Stone et autres chanteuses de la nu soul n’ont pas. La soul, l’âme… et la classe, dans une certaine mesure, sans parler de la présence. A 24 ans, Amy Winehouse n’a rien d’une débutante. En 2003, elle sort "Frank", un album franchement pas inoubliable malgré un succès commercial certain. Jusque-là, rien d’extraordinaire. Mais entre temps, elle se fait larguer et décide, par l’entremise du producteur Mark Ronson de tout raconter dans "Back
to Black". Avec l’aide de l’ancien producteur Salaam Remi et Ronson, elle écrit 10 titres, 10 tubes. Révélation de l’année. Si bien que tout le monde aime Amy, et qu’elle est numéro 4 des ventes en France. Et si elle plaît à tout le monde, c’est tout simplement qu’elle a sorti le disque que tous les fans de soul espéraient depuis trop longtemps, aussi sincère qu’universel. Parce qu’Amy ne triche pas. Et qu’elle chante merveilleusement ses peines de cœur, l’essence de la soul. Avec "Back to Black", elle a abandonné ses influences jazz pour se concentrer sur les girls groups, les pionniers du r’n’b fifties, Ronettes, Shangri-las et Five Royales en tête. Et la Motown, bien sûr, en évoquant "Ain’t no Mountain High Enough" de Marvin Gaye sur "Tears Dry on Their Own", et les Supremes en ouverture de "Back to Black". Loin d’un album clin d’œil, Amy n’invente rien mais s’approprie un genre qu’elle aime, qui lui va à merveille et le dépoussière comme c’est pas permis, elle qui ne souhaite qu’être une bonne épouse.
A la télé, lorsqu’elle n’est pas complètement bourrée, elle est drôle et son franc parler fait plaisir à entendre, avec son maquillage à la Armande Altaï. Quand elle chante, elle détruit tout. Il n’y a qu’à voir sa reprise d’"I heard it Trough the Gravepine", avec Paul Weller. Elle l’éclipse avec un
naturel déconcertant. Juste par sa voix, de l’apanage de celles qui n’ont pas besoin de la ramener pour s’imposer.
Et pourtant, on pourrait croire le contraire. Il semble que la seule actualité d’Amy Winehouse soit ce qu’on peut lire dans les tabloïds, qui ont fait d’elle la Pete Doherty au féminin. Pour ceux que ça intéresse, elle se gave désormais de hamburgers et de soda. Mais de tout ça, la célébrité et les médias, Amy s’en fout. Droite dans son mini short, la voix grave et puissante, Amy est juste… la dernière des grandes. Magnifique.
Louis Stéphane
Rehab
You Know I’m no Good
Me & Mr Jones
Just Friends
Back to Black
Love is a Losing Game
Tears Dry on Their Own
Wake up Alone
Some Unholy War
He Can Only Hold Her