THE COWBOY JUNKIES – Trinity Revisited
(Cooking Vynil / PIAS) [site] – acheter ce disque
Deuxième opus des Cowboys Junkies, "The Trinity Session" fit forte impression à sa sortie, en 1988. Joué à l’économie, sans amplification, enregistré dans un dénuement quasi monastique (une journée dans une église de Toronto, un micro, 250 dollars de budget), composé en grande partie de reprises ou de relectures de classiques ("Sweet Jane" du Velvet, "Blue Moon" popularisé par Elvis…), le disque incarnait alors un retour à l’authenticité et aux racines blues et country dans le rock mainstream. Les Canadiens ont sorti depuis une bonne dizaine d’albums, certains très bons, mais n’ont jamais retrouvé la ferveur presque mystique qui se dégageait de cette "Session" bénie, devenue leur œuvre de référence. Pas étonnant donc qu’ils la revisitent près de vingt ans après, sur scène (outre-Manche, pour l’instant) et sur disque, avec ce beau coffret CD/DVD.
Pour l’occasion, la fratrie Timmins (Michael, Peter, Margo) et le batteur Alan Anton se sont adjoint les services d’un casting de choix rassemblant Ryan Adams, Vic Chesnutt et Nathalie Merchant. "The Trinity Session" version 2.0 a été enregistré dans la même église et à peu près dans les mêmes conditions que l’original, après quelques heures de répétitions. L’ambiance est dans l’ensemble moins recueillie et les guitaristes laissent même hurler leurs amplis à quelques reprises (la très longue intro de "Sweet Jane", dont la version livrée ici est sans doute le sommet du disque), mais l’esprit du "Trinity" ’88 est préservé, porté par quelques-unes des voix les plus bouleversantes de la musique américaine (Chesnutt, Merchant), une virtuosité instrumentale qui a le bon goût de n’être jamais ostentatoire, et une prise de son qui donne l’impression que le groupe joue dans votre salon. Bref, c’est tout bonnement magnifique, même si le contraire aurait été franchement étonnant.
Le DVD propose une version en images du CD, dans une atmosphère proche des MTV unplugged, sans public mais avec de brèves discussions entre musiciens absentes du disque. Vic porte un joli chapeau. En bonus, pour les anglophones, un intéressant documentaire entre making-of et évocation par le groupe d’une longue carrière visiblement épargnée par les clichés rock’n’roll.
Vincent Arquillière
Mining for Gold
Misguided Angel
Blue Moon Revisited (Song for Elvis)
I Don’t Get It
I’m So Lonesome I Could Cry
To Love Is to Bury
200 More Miles
Dreaming My Dreams With You
Working on a Building
Sweet Jane
Postcard Blues
Walking After Midnight