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Múm – Go Go Smear The Poison Ivy

MÙM – Go Go Smear The Poison Ivy
(Fat Cat / PIAS) [site] – acheter ce disque

MÙM - Go Go Smear The Poison IvyIl fallait sans doute s’attendre à ce que le départ de Kristín Vlatýsdóttir, après sa sœur Gyða, soit l’occasion pour Múm d’infléchir sa trajectoire. Mais cela dit, l’éloignement d’une certaine évanescence ne sonne pas pour autant la sortie de l’enfance.
C’est peut-être une des raisons pour laquelle le groupe, fort maintenant de sept membres, semble s’évertuer à introduire une certaine dimension ludique dans la majorité de ces nouvelles chansons, tournant ainsi le dos à l’univers plus monochrome et au frimas de "Summer Makes Good". Par exemple, et même si ça n’est pas vraiment une nouveauté, en multipliant à loisir les instruments et les détails bigarrés, pour un rendu toujours plus organique, à défaut d’être organisé. Car après les ambiances souvent amniotiques qui baignaient jusque-là l’œuvre de Múm, c’est plutôt un chaos enjoué qui prédomine. Celui-ci culmine sur le foutraque (mais finalement pas mal choisi) single "They Made Frogs Smoke ‘Til They Exploded”, en lorgnant l’air de rien sur la copie du voisin de label Animal Collective. Si Orvar Smárason se plaît à une comparaison avec "Yesterday Was Dramatic", leur premier opus, il convient de rajouter que le socle minéral a maintenant été envahi par les plantes vivaces qu’il affectionne tant. Et si tout n’est pas parfait, on trouve de bons moments sur la plupart des morceaux, de l’aquatique "Winter", au pour une fois très pop "Dancing Behind My Eyelids".
Face à une complexité d’ailleurs revendiquée, il faut comme à l’habitude plusieurs écoutes pour capter l’ensemble des effets et ornementations, à l’instar par exemple des jolis chœurs entrelacés sur "Schoolsong Misfortune" ou "Guilty Rocks". Il subsiste cependant quelques plages plus sobres, entre mélancolie ("Moon Pulls") et lyrisme radieux ("Marmelade Fires").
On ressort avec l’impression que s’il n’y a pas là le bois dont on fait les albums de chevets, il y aura paradoxalement plus facilement du plaisir à le réécouter que les précédents. D’aucuns pourraient alors en conclure que Múm a gagné en diversité ce qu’il a perdu en pouvoir d’émerveillement. Ça ne m’empêchera de trouver ce disque réussi, sans que cet attachement doive tout à l’affection que je portais déjà à l’ensemble de leur œuvre.

Marc Schmit

Blessed Brambles
A Little Bit, Sometimes
They Made Frogs Smoke ‘Til They Exploded
These Eyes Are Berries
Moon Pulls
Marmalade Fire
Rhubarbidoo
Dancing Behind My Eyelids
Schoolsong Misfortune
I Was Her Horse
Guilty Rocks
Winter (What We Never Were After All)

A lire également :
Interview (2007)
La chronique de "Finally We Are No One"
La chronique de "Summer Makes Good"
La chronique de " The Peel Session "

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