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Disques

Jens Lekman – Night falls over Kortedala

JENS LEKMAN – Night Falls Over Kortedala
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JENS LEKMAN - Night Falls Over KortedalaOn adorait Jens Lekman. On l’adorait parce que, malgré sa vingtaine d’années, il avait toujours une longueur d’avance sur nous. Toujours un obscur groupe de l’écurie Sarah Records ou une imprononçable formation suédoise à nous faire découvrir dans ses playlists. Pendant qu’on révisait les disques d’ Arthur Russel ou de The Beat Happening, il s’imprégnait de la musique zimbabweienne des Bhundu Boys, réalisait des mixtapes réunissant Ennio Morricone, America et Julien Jabre.
Oh, il avait su nous séduire, ce Jens !! On était devenu accro à tout ce qu’il touchait : de son premier "Insect E.P.", sorti à vingt exemplaires en CD-R au début de ce millénaire, dont les ailes semblaient s’être accrochées sur la toile pour se démultiplier, jusqu’ aux derniers split-singles et ses collaborations en tout genre, Jens était devenu notre copain : celui à qui on rendait visite de temps en temps, en étant sûr de trouver sur son site une nouvelle anecdote amusante, une photo prise sur le vif durant ses voyages, une nouvelle rencontre personnelle ou musicale, et parfois des E.P. introuvables offerts en guise de cadeau à ses visiteurs.
Il dévoilait sa vie par petites touches, nous entrebâillant sa discothèque, sortant un plan de métro, comme de sa poche, pour nous montrer Kortedala, terminus de la ligne 7 du tramway de Guthenborg, sa ville natale, lieu où il enregistrait son probable prochain disque.

Puis au détour d’une ligne, il nous annonça sa décision d’arrêter la musique, comme ça, sur un coup de tête, comme si il nous l’avait confié, fatigué, à la fin d’une fête nocturne à Summerhill. On y a presque cru. Il en était capable : Retourner à la "vie normale"… Enfin, si travailler dans un casino était une activité plus normale qu’une autre pour gagner sa vie…

Et puis, il y eut un long silence : Jens enregistrait "en studio" pour la première fois… Pour la première fois, pas de fuites internet, pas de single annonçant l’album, mais une longue tournée mondiale de petites salles qui permit aux parisiens de l’entendre chanter leur capitale par l’entremise d’une jolie reprise d’un de ses héros, Moondog. Octobre 2007 : pour la sortie de l’ album, le Myspace fantomatique de Jens, vide et silencieux semble plafonner à un ami pour l’éternité tandis que, depuis plusieurs semaines, un joli nombre d’exemplaires de son futur album circulent déjà sur les principaux sites peer-to-peer. La rançon d’un succès mérité par l’unique force de ses chansons. Mais que la maison de disque se rassure : on ira tous dépenser nos dernières poignées de monnaie pour le posséder, ce nouveau Jens Lekman : parce que sa vie est devenue un roman dont on ne manquerait la moindre page sous aucun prétexte. Il a tellement bien su nous prendre par la main, en guide touristique de sa propre existence, qu’on est désormais prêt a tout lui pardonner : même de réutiliser jusqu’à la lie ce sample de "By the Time I Get to Phoenix", de conclure son album avec une chanson à la trame mélodique plus proche d’un tube de Cliff Richard que d’un classique de Lou Reed, ou de nous remémorer les caricaturaux Mike Flower Pops avec la touche disco appuyée à fond sur "Sipping on The Sweet Nectar". Oui, on lui pardonne tout cela, comme on pardonnerait une faute de goût vestimentaire à la personne qu’on chérit le plus au monde. Parce que le contenu, on l’adore déjà. Monsieur Lekman, et pour longtemps : "Jens, thank YOU for the music ! "

Ludochem

And I Remembered Every Kiss
Sipping on the Sweet Nectar
The Opposite of Halleluyah
A Postcard to Nina
Into Eternity
I’m Leaving You Because I Don’t Love You
If I Could Cry (It Would Feel Like This)
Your Arms Around Me
Shirin
It Was a Strange Time in my Life
Kanske Ar Jag Kar I Dig
Friday Night at the Drive-in Bingo

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