ART BRUT
Art Brut, top of the pops ! On ne le répétera jamais assez. Ces gars-là représentent à eux seuls tout ce que la musique a d’excitant et de classe, tout ce qui nous pousse à écouter la même chanson, le même album, des centaines de fois d’affilée avec le même sourire de jouissance collé aux lèvres. Beaucoup les attendaient au tournant après un excellent premier album un peu sorti de nulle part, mais la bande à Eddie Argos revient plus en forme que jamais et enfonce le clou une bonne fois pour toutes. Un mot pour résumer ce nouvel album : pop. De la pop, de la pop et encore de la pop (avec ce qu’il faut de punk). Si on pouvait reprocher à certaines des chansons du premier album de manquer un peu de mélodie, ici, aucune chance. Chaque chanson est un single en puissance. Les paroles sont encore une fois le MUST. Toujours aussi simples en apparence, elles n’en restent pas moins fascinantes et ingénieuses. En un refrain, Eddie Argos arrive à vous représenter n’importe quelle situation, avec bien sûr toujours ce qu’il faut d’humour et de dérision. Tout cela a l’air tellement naturel et simple pour eux qu’on a cette merveilleuse impression que l’aventure Art Brut n’est pas près de s’arrêter. Et c’est tout ce qu’on leur souhaite.
Quelques heures avant un concert très réussi à la Maison de la Radio, nous avons eu la chance de rencontrer Eddie Argos, leader déjanté et charismatique du groupe, et Jasper, nouveau guitariste. Aussi intéressants en vrai qu’en musique, ils nous parlent de plein de choses et bien sûr de leur deuxième album, « It’s a Bit Complicated ».
Qu’est-ce qui a changé pour vous depuis votre premier album ?
Eddie : woh… beaucoup de choses ! Nous n’avons plus de travail, nous pouvons nous consacrer entièrement au groupe.
Jasper : je suis dans le groupe !
Eddie : ouais, Jasper nous a rejoints. Depuis nous avons beaucoup voyagé à travers le monde. Et bien sûr, il y a ce deuxième album !
Pour cet album, vous avez changé de producteur et bien sûr de guitariste, quel effet cela a-t-il eu sur votre musique ?
Eddie : hmmm… déjà Jasper est un guitariste beaucoup plus pop que Chris. Chris avait un jeu beaucoup plus dur, plus saccadé, presque robotisé même. Au niveau de la production, Dan Swift a une approche vraiment différente de celle de John Fortis.
Jasper : on a enregistré beaucoup de chansons ensemble au lieu d’enregistrer chaque instrument séparément. Le processus était complètement différent.
Eddie : puis Dan était beaucoup plus directif, c’était vraiment du genre « vous faites ça !!! » (rires). C’est vraiment quelqu’un de brillant.
Jasper : on n’aurait pas pu espérer un meilleur résultat.
Cet album sonne beaucoup plus pop que le premier. C’était ce que vous recherchiez ?
Eddie : tout à fait ! On adore la musique pop, les artistes pop. (Se tournant vers Jasper) les pops ?
Jasper : les pops !
Eddie : ouais, voilà, les pops ! (rires)
En parlant de pop, je n’ai pas bien compris la fin de l’histoire, êtes-vous finalement passés à la version anglaise de « Top of the Pops » ? J’ai vu qu’une pétition avait circulé sur Internet…
Eddie : ouais, 6 000 personnes l’ont signée mais on n’a pas pu passer, ça n’a pas marché. Le problème, c’est que c’est tombé un peu entre deux albums et il n’est pas possible de passer sans single. Si on était passé à « Top of the Pops » avant la sortie de l’album, ça aurait été de la triche. On n’allait tout de même pas tricher avec « Top of the Pops » ! (rires)
En ce qui concerne les paroles, est-ce que ça a été plus dur d’écrire ces chansons par rapport au premier album ?
Eddie : oh… c’était différent. Je me suis concentré pour écrire des chansons dans le genre d' »Emily Kane » et « Rusted Guns of Milan ». Je voulais que ce deuxième album ressemble plus à ça. Ce sont des chansons beaucoup plus personnelles sur cet album, je pense.
Ça parle beaucoup de filles, plus que sur le premier…
Eddie : (rires) ouais, c’est un peu le prolongement du premier album où je chantais comme si j’avais 17 ans. Là, c’est plus quand j’avais 19 ans donc ça parle beaucoup d’anciennes copines, ce genre de trucs… Et puis, c’est le coeur même de la pop n’est-ce pas? La plupart des chansons pop parlent de relations amoureuses.