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Disques

Marc Almond – Stardom Road

MARC ALMOND – Stardom Road
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MARC ALMOND - Stardom RoadApparemment pleinement remis de l’accident de moto qui a failli le laisser sur le carreau en 2004, Marc Almond ressuscite discographiquement avec un nouvel album… de reprises. Mal lui en prendrait s’il s’agissait de remettre à flots une carrière que les excès, le kitsch, et les précédents albums de reprises (consacrés à Brel, au folklore russe) pour ne pas parler des covers qui émaillent ses disques, ont pu précipiter parfois au bord du naufrage.
Seulement voilà, Almond est depuis "Tainted Love" le chanteur par excellence fait pour la cover, et, quels que soient les arrangements ou les masques d’emprunt (du cabaret sordide au disco-glam) qu’ils proposent à l’interprétation, il emporte très souvent le morceau. Là où l’exubérance, l’impudeur, le passage à la limite vocale passeraient pour des obstacles rédhibitoires, il en fait les instruments mêmes de ses défis artistiques. Alors, "Stardom Road", vu de loin, ça ressemble à une sorte de variété internationale grand luxe (avec orchestre) où Monsieur cabotine à loisir. Mais vu de près, c’est franchement plus intéressant. Si on n’est pas tout à fait allergique aux cordes dégoulinantes, on pourra ainsi apprécier le morceau d’ouverture ("I Have Lived", reprise d’Aznavour) pour l’implication vocale et l’intention réussie de récapituler sa vie avec panache, intention qui trouve en "The Curtain Falls" l’écho de clôture idoine. Le duo offert à Sarah Cracknell (Saint Etienne), "I Close My Eyes and Count to Ten" (Dusty Springfield) est une petite merveille, entre cavalcade orchestrale et nuances vocales charmantes. Almond revisite avec grâce Al Stewart ("Bedsitter Images"), Bowie ("London Boys") en employant toutes ses ruses de comédien. Il frôle par ailleurs le plantage sur un "Strangers in the Night" démarré cocktail bar et terminé en un "attends, j’essaie des trucs avec le micro" pas franchement inspiré, ou encore sur le duo partagé avec Antony Hegarty (un peu plus pertinent que sur le dernier Björk, mais il est temps que ce dernier se remette à sa propre musique). Mais les affaires reprennent très bien sur un "Stardom Road" (Third World War), habité vocalement et mis sous tension continue, de loin la meilleure reprise de l’album. La fin de l’album fait alterner le déraisonnable ("Kitsch") et l’élégant ("Backstage", reprise du crooner Gene Pitney, avec qui Almond chanta en son temps "Something Gotten Hold of My Mind" ou encore "Dream Lover" et "Happy Heart"). De quoi ne plus jamais désespérer du retour des vieilles gloires.

David Larre

I Have Lived
I Close My Eyes and Count to Ten
Besitter Images
London Boys
The Ballad of the Sad Young Men
Stardom Road
Kitsch
Backstage (I’m Lonely)
Dream Lover
Happy Heart
Redeem Ma (Beauty Will Redeem the World)
The Curtain Falls

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