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The Sleeping Years – Interview

THE SLEEPING YEARS

Depuis quelques semaines, Dale Grundle fissure le cocon de The Sleeping Years, son nouveau projet. Un premier EP, sorti il y a quelques mois, laisse déjà entrevoir le fragile mais superbe papillon qui va en sortir. Avant un nouveau concert parisien et quelques jours avant la sortie de son second EP (disponible à partir du 25 juin sur le site de The Sleeping Years et aux FNAC Forum des Halles et Bastille), Dale Grundle a accepté de répondre par mail aux questions que nous lui avons posées.

Dale Grundle - The Sleeping Years

Qu’as-tu fait depuis « Stooping to Fit » ? Quand as-tu commencé à travailler sur ces nouvelles chansons ?
Eh bien, les Catchers ont continué à faire des concerts pendant un certain temps après la sortie « Stooping to Fit ». Nous avons fait une tournée avec Dr John dans tout le Royaume-Uni et quelques concerts acoustiques en Angleterre. Le groupe s’est séparé lentement, ça a été difficile pour tout le monde car nous nous connaissions depuis longtemps, avant même la formation des Catchers.
Quand tout ceci s’est terminé, j’ai arrêté de faire de la musique et ai travaillé dans d’autres domaines durant quelques années. Au final, j’ai réalisé que je me mentais à moi-même et que j’avais besoin de continuer à écrire. J’ai continué à travailler jusqu’à ce que je puisse m’acheter les équipements nécessaires pour pouvoir m’enregistrer chez moi. J’ai alors commencé à faire des ébauches de chansons, à enregistrer des démos, etc. Je voulais être certain d’être content de ce que j’allais sortir.

Tes nouveaux morceaux semblent plus « folk », moins « pop » que ceux que tu écrivais avec les Catchers ; est-ce un choix volontaire ?
Je pense que cela vient du fait que j’enregistre chez moi, il y a donc des limites à ce que je suis capable de faire. Franchement, cela me frustrait au début car j’avais vraiment pris l’habitude d’écrire pour un groupe mais je finis par apprécier de travailler avec des restrictions. Mon approche des instruments a changé de plusieurs manières pour ce qui est des arrangements et du jeu. Par exemple, plutôt que de recourir à des percussions, j’ai utilisé des parties de guitare comme contrepoint rythmique. Je n’aurais jamais utilisé ces textures si j’avais joué dans un groupe avec une batterie complète. De toutes manières, j’essaie toujours de trouver des pistes pour ne pas me répéter – que ce soit en utilisant des guitares accordées différemment ou en jouant d’un instrument dont je n’ai jamais joué auparavant, comme le piano. J’aime travailler à l’oreille sans forcément comprendre comment cela marche de manière mathématique.
En terme de style, je crois qu’il y a toujours eu des éléments de folk dans ma musique. Si tu écoutes « Summer Is Nearly Over » ou « When I Get Over You », tu peux entendre des influences folk. Au fur et à mesure que j’avance, que je sors de nouveaux disques, tu pourras constater que mon son gagne en diversité. J’ai pas mal de chansons qui n’attendent que de sortir – certaines sonnent probablement plus comme celles des Catchers, mais la plupart ne ressemblent en rien à ce que j’ai déjà sorti. Je veux continuer à me fixer des défis.

Il y a beaucoup de mélancolie dans tes chansons visiblement ; qu’est-ce qui t’inspire pour écrire ?
Les chansons que tu vas entendre dans la trilogie de EPs sont en partie inspirées par des idées de « chez soi », de l’Irlande du Nord, de ma culture, ma langue – de ces éléments qui font de moi ce que je suis. Je faisais probablement déjà allusion à cela sur les deux premiers albums des Catchers mais c’est quelque chose dont je suis devenu plus conscient avec l’âge. Je me suis retrouvé à regarder mes parents et j’ai réalisé que quand je suis né, ils n’avaient même pas mon âge. Je leur ai envoyé un dictaphone et une liste de questions sur leurs vies ; leurs réponses m’ont inspiré « Dressed For Rain » et « The Lockkeeper’s Cottage ». C’est mon père qui parle à la fin de « The Lockkeeper’s Cottage ».
Je ne suis pas sûr de savoir d’où vient la mélancolie. Mes amis aiment plaisanter et dire que les gens d’Irlande du Nord ne possèdent que des habits d’hiver et s’entendent mal avec le soleil. J’ai grandi avec beaucoup de pluie – c’est peut-être un élément de réponse.
Je pense que ma voix convient bien à la mélancolie, ça permet un champ plus large au niveau des paroles. C’est un débit différent et tu ne te sens pas obligé de faire du rentre-dedans. J’utilise beaucoup d’images récurrentes dans mes nouvelles chansons. Sur la lumière en particulier ; la lumière qui change doucement et éclaire différemment les personnages des chansons. Ou je parle beaucoup du monde qui tourne. C’est l’idée du temps et du changement. Je ne pense pas que je pourrais écrire de cette manière si j’essayais de m’en tenir à des chansons pop de trois minutes.

Les premiers retours sur ton EP sont vraiment bons ; cela t’encourage-t-il ?
Oui, bien sûr. Cela m’a vraiment surpris aussi. Je n’ai pas sorti de disque depuis un bout de temps et j’espérais que les gens aimeraient celui-ci, mais on ne sait jamais. Chaque EP aura, à mon avis, un son légèrement différent alors j’espère que les gens trouveront sur chacun de quoi leur faire plaisir. Ce n’est que le début pour moi.

Tes disques ont toujours été bien reçus en France. Sais-tu pourquoi ?
On m’a posé cette question bien des fois ! Et je n’en sais vraiment rien. Mais j’en suis vraiment très reconnaissant. Cela veut dire que j’ai passé beaucoup de ma vie en France et que j’ai beaucoup d’amis qui habitent ici.
Il y a beaucoup de personnes que je dois remercier pour m’avoir encouragé. Par exemple, Bernard Lenoir a énormément contribué au succès des Catchers. Mais ce qui m’encourage en ce moment, c’est que non seulement il y a beaucoup de fans des Catchers qui achètent les disques et viennent aux concerts mais aussi beaucoup de fans de The Sleeping Years.

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