OLIVIER LIBAUX – Imbécile
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C’est beau l’ambition en musique, surtout si elle s’accompagne d’une dose de légèreté qui la rend plus digeste. Et de l’ambition, Olivier Libaux en a à revendre. En dehors de ses aventures sous le soleil de Nouvelle Vague ou avec les Objets, il en avait déjà fait preuve avec "L’Héroïne au bain", un road-movie pop convaincant où le meilleur de la scène française se partageait l’affiche pour raconter l’histoire d’un serial killer sur fond de pop orchestrale travaillée. Cette année, il revient avec un autre album concept autour de quatre interprètes de luxe (JP Nataf, Philippe Katerine, Helena Noguerra et Barbara Carlotti). "Imbécile" se veut une conversation chantée entre quatre amis au cours d’un dîner arrosé. L’alcool faisant effet, les langues se délient, la conversation s’accélère et se fait plus intime mais aussi plus féroce. Les joies et les peines des convives se mêlent d’une ironie affichée. Aussi bizarre que puisse sembler ce concept, il fonctionne sans problème grâce au talent de compositeur et d’arrangeur d’Olivier Libaux. La musique se promène allégrement au cœur de la chanson française à travers les âges, évoque autant Brassens que Serge Gainsbourg ou Michel Legrand et tire parti des forces et faiblesses des quatre interprètes qui semblent s’en donner à cœur joie dans le registre de la pose affectée. Les douze chansons (et l’instrumental du début) sont des saynètes illustrant les pièges de la vie quotidienne sans pour autant sombrer dans le pathos. Et l’on sent bien qu’une fois portées à la scène, ces compositions prendront vie sans mal et exposeront les petits moments de gêne de tout un chacun. On entendra les conversations des quatre amis et se dévoilant leurs secrets ("Mon idéal"), se livrant sans honte ("Les Faux Sourires") et se prodiguant des conseils avisés ("L’Amour à la française"). C’est même dans cette chanson qu’on peut comprendre le pourquoi de cet album. En extrapolant un peu, "L’Amour à la française" devient un cri du cœur d’Olivier Libaux qui délaisse enfin ses influences anglo-saxonnes pour se ressourcer dans la chanson française. A voir sur scène très vite !
Gildas
Générique
Imbécile
Le Petit Succès
Ils sont marrants les gens
L’Amour à la française
Le Célibat
Mon idéal
Mes belles années
Les Faux Sourires
J’en ai marre de la mort
Mon verre d’eau
Je prends l’air et je prends l’eau
Deux amoureux sous le déluge