VOXTROT – Voxtrot
(PlayLoudRecordings / Beggars Banquet) [site] – acheter ce disque
Ah ! Le voilà enfin cet album ! A force d’enchaîner les EP on commençait à croire que les Voxtrot cherchaient à lancer un nouveau concept : balancer 3-4 chansons tous les 6 mois histoire de raviver un peu l’enthousiasme légitime suscité en 2005 avec la sortie de leurs premiers singles, "Raised by Wolves" et "The Start of Something". A l’époque, un réel espoir était né. Quiconque capable d’expédier de si belles pop songs dans les airs ne pouvaient qu’être au-dessus du lot et devait un jour ou l’autre sortir cet album qui nous tirerait du scepticisme ambiant que chaque groupe injustement monté en neige renforce un peu plus. Alors qu’en est-il aujourd’hui, presque deux ans après ce coup d’éclat?
Tout d’abord, il convient de remercier les Voxtrot de nous avoir concocté un premier album entièrement inédit alors qu’il aurait été si facile de piocher quelques singles à droite à gauche et de colmater le vide avec une poignée de faces B insignifiantes.
Le résultat est plutôt réussi. On retrouve la formule qui les a révélés, c’est-à-dire une power-pop bien rythmée, pleine de spontanéité, qui bien que résolument influencée eighties (Pixies, Go-Betweens…) a su s’affranchir des évidences pour faire son petit bout de chemin toute seule. Le tout est parfois alterné de jolies ballades comme "Real Life Version" qui laisse entrevoir en filigrane Bill Fay ou Nick Drake.
Avec ce premier album les Texans ont également tenté d’insuffler un peu plus de relief à leur musique en intégrant toute une palette d’arrangements flamboyants que n’aurait pas reniée les fleurons de la pop classique dans les sixties (au hasard Love, The Left Banke…), donnant ainsi lieu à de véritables merveilles comme "Steven" et "Every Day" – de loin le sommet de l’album.
On pourra toujours reprocher aux Voxtrot leur petit penchant pour les lamentations tire-larmes sur certains passages du genre "Cheer me up, cheer me up, I’m a miserable fuck" sur "Kid Gloves" ou encore des chansons un peu poussives comme le probable single "Firecracker" mais globalement l’ensemble se tient et se révèle un peu plus à chaque écoute. Un bon album donc. Peut-être pas le chef-d’œuvre tant attendu mais un bon album tout de même.
Kévin Le Gall
Introduction
Kid Gloves
Ghost
Steven
Firecracker
Brother in Conflict
Easy
Future Pt. 1
Every Day
Real Live Version
Blood Red Blood