Direction le Point Ephémère en ce samedi ensoleillé pour l’interview prévue avec les membres de Tanger. Depuis le superbe « Amour Fol » de 2003, le groupe s’est fait discret, sur scène comme sur disque. Toutefois, depuis la fin de l’année 2006, nous avons le plaisir de voir ressurgir Tanger sur les scènes parisiennes (le Réservoir, le Glaz’art). Le nouvel album étant en préparation, et face à ce retour sous le feu des projecteurs, il était donc obligatoire de faire le point avec Philippe Pigeard (chant), Christophe Van Huffel (guitare) et Didier Perrin (basse) sur les nouvelles orientations de groupe.
Un retour à la scène pour Tanger ?
Philippe Pigeard : Pour l’instant, on multiplie les concerts sur Paris. On aimerait beaucoup tourner en province d’ici peu, mais il n’y a pour l’instant pas de tournée réelle planifiée, il s’agit davantage de concerts ponctuels, même s’il est vrai que nous nous produisons pas mal ces derniers temps.
Je vous avais vus au Réservoir lors de la soirée consacrée à Patrick Eudeline, et, restant sur l’idée de « L’Amour fol » (troisième album du groupe, ndr), je vous ai vus débarquer sur scène, entièrement vêtus de cuir noir, et livrer une musique très rock’n’rollienne, quasiment proche du rock des pionniers. Est-ce qu’il s’agit d’une tendance qui va se retrouver dans le cadre du prochain album ?
Philippe Pigeard : En fait, nous avions opté pour une esthétique de cette nature, car c’était dans la tonalité de la soirée, très rock, et l’idée de livrer les trois titres, d’envoyer ça de cette manière, très brute. Et ceci s’explique également par le fait qu’on vienne tous de ça, du rock. Mais c’était juste un moment, ne t’y réfère pas comme une vision de l’évolution musicale du groupe.
Didier Perrin : D’ailleurs, quand tu regardes les morceaux que nous avons joués, il y avait, entre autres, « Facel Vega », extrait de « La Mémoire insoluble » et « Roulette Russe et Poings Américains », prévu pour le prochain album… Toutes les époques sont représentées.
Depuis vos débuts, très portés sur les influences orientales et le free jazz, on note, avec « L’Amour fol », une tendance vers un type de chansons plus accessible. Cette tendance se confirme-t-elle avec le prochain album ?
Philippe Pigeard : Ne te réfère pas à notre prestation au Réservoir comme élément sur l’évolution de la musique du groupe, car ce n’était qu’une occasion particulière. Ce qui est exact, c’est que nous tendons à développer une musique plus pop, au sens, « composition pop », sous l’angle Beatles. C’est ce qui nous motive énormément en ce moment, le songwriting pop.
Dès « L’Amour fol », vous écoutiez beaucoup Scott Walker, John Cale…
Christophe Van Huffel : Et on les écoute encore beaucoup. Ce sont véritablement des disques de chevet.
Le dernier morceau mis en ligne sur Myspace, « Météorites », surprend beaucoup par son aspect électronique…
Philippe Pigeard : C’est une manière pour le groupe d’élargir un peu plus son champ d’action et son répertoire, il s’agit d’une facette supplémentaire. Il faut dire aussi que, depuis que Tof travaille sur le nouvel album de Christophe, on a une grande remontée de Suicide (rires).
Qui produit le nouvel album ?
Philippe Pigeard : On travaille tous dessus, mais c’est Tof qui dirige principalement les opérations. Le fait qu’il travaille avec Christophe lui a beaucoup appris et nous a beaucoup apporté pour la nouvelle thématique de l’album. Notamment dans l’utilisation des beats, des techniques électroniques.