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Disques

Nortec Collective – Tijuana Sessions Vol. 3

NORTEC COLLECTIVE – Tijuana Sessions Vol. 3
(Nacional Records / Because Music) [site] – acheter ce disque

NORTEC COLLECTIVE - Tijuana Sessions Vol. 3 Nortec Collective est un groupe de musiciens mexicains qui revendiquent le style appelé "nortec", apparu à Tijuana : défini tantôt comme un hybride (eux, ils l’appellent "bastard child") entre une musique locale, le "Norteño" (qui vient du Nord) et l’electronica, tantôt comme de l’ethno-techno. J’en ai entendu parler pour la première fois en 2004, à l’occasion de la sortie d’un album de Fernando Corona, que l’on connaît mieux sous l’identité alternative (purement electro celle-là) de Murcof. Cet album, inspiré par le nortec, était d’ailleurs présenté en tant que projet à part – du nom de Terrestre – donc une deuxième (troisième ?) identité ou facette de ce génie polymorphe de la musique. Le disque était bizarre, puisqu’il alliait un rythme très typé (les racines populaires de cette Norteño) et l’élégance des lignes mélodiques qui est devenue la marque du compositeur, avec ses lentes accumulations de strates sonores superposées, jusqu’à atteindre une masse critique confinant au sublime. Le contraste entre arômes folkloriques et sophistication électronique était toutefois assez corsé pour les non-initiés.
Inutile de préciser qu’à la sortie de ce deuxième disque du collectif Nortec (il n’y a pas de "vol. 2"), mes attentes étaient à la (dé)mesure du talent de Fernando Corona, qui était l’un des fondateurs du collectif, même si un divorce est survenu par la suite. Déception donc : Terrestre ne figure pas sur la compilation. Et surprise aussi, puisque le dosage des deux ingrédients du nortec est beaucoup moins équilibré, la teneur en ethno dépassant largement celle en electronica : l’impression d’ensemble penche plutôt vers une ambiance de joyeuse kermesse mésoaméricaine que vers l’expérimentation pointue. A part le rythme spécifique, auquel on finit par s’habituer, on y retrouve tout un assortiment de cuivres (Bostich ou Clorofila), des synthés rétro (Tijuana Makes Me Happy) ou des voix (qui parlent plus qu’elles ne chantent). Ici, paradoxalement, moins d’élégance c’est aussi moins d’efficacité, puisque le groove devient rarement aussi addictif que chez Terrestre (peut-être sur Fussible – Colorado). Quelques titres se font cependant remarquer, soit par leur complexité (Hyperboreal – Do Loope) soit par la teinte dub assez réussie (Panoptica f/ Calexico – Esa Banda En Dub). Sur Olvidela Compa on retrouve même l’influence de Gotan Project, ce qui prouve que l’horizon du projet s’élargit. L’un des rares morceaux où l’expérimentation (plus aboutie et convaincante) semble privilégier l’électronique appartient à Clorofila + Panoptica – Narcoteque.
Sur l’ensemble, le disque évoque la bande-son d’une fête mexicaine branchée, mais reste un peu trop sage musicalement.

Gabriel

Bostich – Tengo La Voz
Tijuana Makes Me Happy
Clorofila – Funky Tamazula
Hiperboreal – Do Loope
Olvidela Compa
Bostich – Autobanda
Hiperboreal – Dandy Del Sur
Clorofila – Almada
Fussible – Colorado
Clorofila + Panoptica – Narcoteque
Panoptica – Esa Banda En Dub (with Calexico)

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