BEXAR BEXAR – Tropism
(Own Records / Differ-Ant ) [site] – acheter ce disque
Il semble que Christian Fennesz, en appliquant aux guitares les possibilités du logiciel Max MSP, continue à faire des émules. Et pour cause, les divagations sonores que cette association propose semblent infinies. Pour preuve supplémentaire, le nouvel album, "Tropism", de Bexar Bexar, dont la pochette estivale pourrait d’ailleurs être vue comme un hommage subtil au "Endless Summer" de l’Autrichien. Mais là où ce dernier emplit l’espace de vagues sonores souvent denses et puissantes, le musicien d’Austin met à profit cette recette pour créer une ambiance beaucoup plus calme, voire léthargique. Et l’album a beau être court (37 minutes), difficile de le suivre jusqu’au bout tant il provoque la dérive de l’esprit. Les arpèges de guitare acoustique ne proposent aucune surprise rythmique, aucune accélération, et l’auditeur se retrouve happé malgré lui par cette atmosphère morne et lumineuse à la fois, une sorte d’équivalent musical à la torpeur ambiante de "Bonjour Tristesse". Un climat qui, en tout cas, n’a pas laissé indifférents les nombreux auditeurs de la radio nationale "This American Life" et qui contribua à le faire connaître dès 1999, alors que Bexar Bexar utilisait encore des boîtes à rythmes. Quelques collaborations plus tard, notamment avec des vidéastes, ou encore avec un artiste du téléphone portable japonais (sic), le musicien a encore dépouillé son jeu pour mieux en explorer les possibilités d’évocation de l’infime, et de l’intime. D’où ce titre emprunté à Nathalie Sarraute, mais réduit au singulier, comme l’exploration d’un seul état de semi-conscience, fait d’une mélancolie diffuse, sourde, mais profonde et tenace.
David Dufeu
Sweet Devil
Listening to Your Party
Tearing Apart the Noise She Makes
Oil Thumbprints
Cotton In the Grossness
The Messy Message
Patterned Like Lover
A Little More South
Window Piece 2:28
Unsettled and Unable