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Concerts

The Rakes – Paris, Elysée Montmartre, le 21 Avril 2007

THE RAKES – Paris, Elysée Montmartre, Le 21 Avril 2007

On a connu des soirées de 21 avril moins enthousiasmantes. C’est samedi soir, il fait beau, l’Elysée Montmartre décide d’accueillir les Rakes, à moins que ce ne soit le contraire. On vote pour en tout cas.

Le concert commence sous de bons augures, avec une première partie qui tient bien la route et donne le ton. La formule des Good Shoes est une affaire qui marche. Une formation instrumentale on ne peut plus classique pour des chansons sans grande prétention, mais enlevées comme il faut. Il se mêle dans ce rock, juvénile mais qui ne manque pas de maintien, ce qu’il faut d’énergie et de simplicité pour que l’audience soit conquise sans efforts. Et si ce n’est pas l’originalité qui nous cloue sur place, la sueur qu’on verse suffit à ne pas lasser. C’est une chose sûre.

Aux Rakes donc d’assurer un service de qualité au moins équivalente, puisque la tête d’affiche partage ce soir-là avec la première partie le même goût pour les morceaux efficaces, taillés dans une matière brute somme toute basique. Eh bien, c’est sans aucun complexe que les membres maigrichons du groupe s’acquittent de cette mission, visiblement prise très à coeur : donner du plaisir en en prenant soi-même beaucoup. Excellente idée à mettre en pratique, excellente leçon ce soir-là sur scène. Le chanteur, sorte de grande gigue maigre avec une mèche dessus, à travers laquelle on distingue de temps en temps un regard volontairement éberlué, est bien sûr pour beaucoup dans cette impression générale. Libre de toute guitare, il prend un malin plaisir à peaufiner chanson après chanson une gestuelle toujours plus disloquée, des pas de danse toujours plus tordus et des chorégraphies primaires perdus entre le premier et le second degré, là où la chaleur est pourtant visiblement à son paroxysme à en juger par son corps luisant dès les premières minutes du spectacle.

Les yeux du public trouvent tellement à s’occuper qu’on fait un peu semblant d’oublier que la voix n’est pas toujours à la hauteur des oreilles, parfois noyée sous les sons émis par les autres instruments. Il faut dire que tout le monde s’en donne à coeur joie dans cet orchestre du pauvre, les riffs et les coups de batterie vont bon train pour la plus grande satisfaction du public, bien occupé par les slams, pogos et toute cette sorte de choses. La communion entre les membres du groupe sur scène, entre eux et le public aussi, la régularité avec laquelle les refrains qui font mouche s’enchaînent rappellent un peu les prestations de Franz Ferdinand (ce qui est en soi plutôt une bonne chose d’ailleurs). Mais un Franz Ferdinand qui aurait passé la nuit à boire des bières assis sur le rebord d’un trottoir en abordant les passants dans la rue. C’est samedi soir, il fait beau, venez trinquer avec les Rakes.

Jean-Charles Dufeu
Photos : Andrew Kendall

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