OAKLEY HALL – Gypsum Strings
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Il y a quelques mois, un gentil illuminé surnommé "Papa Crazee" jouait encore avec son groupe Oneida de longues plages répétitives et hypnotiques et sortait des albums à éventail musical tellement large et déconcertant que les membres d’Oneida se sont doucement taillés une réputation de sympathiques dingos. Aujourd’hui Papa Crazee est redevenu Pat Sullivan et dirige une nouvelle formation (baptisée du nom d’un écrivain spécialiste de l’ouest américain) qui puise son inspiration dans une americana bien plus traditionnelle. Cela étant, "Gypsum Strings" reste un singulier objet – deux violonistes qui se tirent la bourre dans la pure tradition des "fiddle contests" des années 20, une grosse guitare psychédélique en plein milieu et la voix en papier mâché de Pat Sullivan qui se fraye un chemin entre les deux. Et cet échafaudage franchement hétéroclite a plutôt tendance à la première écoute à désorienter l’auditeur qui n’y retrouve guère ses petits. Le paysage devient plus clair au fur et à mesure que certaines références apparaissent- le Will Oldham moite et poisseux de "Summer in the Southeast", un Jay Farrar qui aurait enfin engagé un bon backing-band – sans que celles-ci entament en rien la belle originalité du projet. Même les traditionnels les plus éculés regagnent chez Oakley Hall une certaine vigueur – il suffit d’écouter la version de "House Carpenter", rajeunie de trois générations et exécutée toutes guitares dehors pour s’en convaincre. Au final, ce troisième album excite suffisamment la curiosité pour qu’on surveille avec intérêt son petit frère, qui devrait voir le jour en septembre chez Merge, en attendant que ces New-Yorkais, dont la réputation scénique est grandissante, viennent dynamiter une de nos scènes européennes.
Jean-Christophe Mauger
Confidence Man
Having Fun Again
Lazy Susan
Living in Sin in the USA
House Carpenter
Bury Your Burden
If I was in El Dorado
Nite Lights, Dark Days
Spanish Fandango