SEXUAL EARTHQUAKE IN KOBE – Futuristic ? Failure !
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SEIK, c’est la petite sensation locale du moment à Lille, tout le monde vous le dira. Et il a raison, tout le monde, parce qu’en termes de hype, de buzz, d’"excitement" (excusez ces anglicismes, mais avouons que ces notions sont typiquement anglo-saxonnes), disons que SEIK est à la scène lilloise ce que les Arctic Monkeys furent à l’Angleterre il y a quelques mois : des petits jeunots qui débarquent avec quelques instruments pour foutre le feu à leurs concerts grâce à des recettes efficaces, telles que des morceaux pêchus d’entrée de jeu, une belle prestance scénique du chanteur, qui nous épargne la surenchère tout en assurant le spectacle, et quelques rangs de lycéennes qui dévorent celui-ci des yeux. Mais la comparaison s’arrête là. Question d’échelle, évidemment, mais aussi, venons-en au fait, de musique. Armé d’une basse, de boîtes à rythmes, et d’une voix, le groupe, loin d’être une énième formation pop rock, utilise habilement cette apparente sobriété pour créer une dynamique en flux tendu : les beats électro, secs, très années 80, préfèrent l’efficacité à l’expérimentation et parviennent à donner de l’air à des tempos pourtant soutenus, tandis que la voix de Charly, qui a dû pas mal écouter The Cure, est gémissante à souhait, quand elle n’est pas obsessionnellement répétitive.
Bref, le trio lillois joue du rock’n’roll des années 2000, sans guitare ni complexes, tout en assurant le folklore (nom du groupe, pochette de l’album "McFly" subtilement rétro, fan club sur MySpace, paroles accrocheuses). Et la bonne nouvelle, c’est que cette tension se retrouve sur le disque, un court six-titres autoproduit qui, outre le fait de rendre compte de la dynamique sèche et brute qui caractérise le groupe, propose en ouverture "Glamorama", titre générique s’il en est, qui, dans un monde juste, passerait déjà sur tous les dance-floors.
David Dufeu
Glamorama
Emotion Picture
I Can See You
Drug Dealer
Shovel and Dustbins
Lost in a Plane