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Collectif Slang – Addict

COLLECTIF SLANG – Addict
(Chief Inspector / Abeille) [site] – acheter ce disque

COLLECTIF SLANG - AddictJ’ai déjà eu l’occasion de dire dans ces colonnes tout le bien que je pense du label indépendant Chief Inspector : laboratoire à idées neuves et pupitre privilégié pour une génération de musiciens trentenaires convertis aux joies des musiques improvisées. Après Lunfardo de Sébastien Gaxie qui m’avait fortement impressionné à Banlieues Bleues en 2005, puis Limousine, trio post-rock emmené par Laurent Bardaine (Poni Hoax), voici le retour discographique du Collectif Slang, un des piliers historiques de cette écurie parisienne qui compte une douzaine de signatures. Il y a trois ans "Slanguistic", leur premier disque qui rassemblait de fortes individualités (Maxime Delpierre, Médéric Collignon, David Aknin, Laurent Geniez) posait les bases d’un jazz déconstruit fortement teinté d’influences rock et de scratchs azimutés. Depuis, la plupart ont pris leur envol mais c’est avec une joie palpable qu’ils rentrent au bercail graver ce second disque. "Addict" marque donc des retrouvailles autour d’un line-up modifié (l’arrivée d’Olivier Lété à la basse et d’Olivier Sens aux programmations) et la constitution d’un vrai répertoire en lieu et place des improvisations du passé.
Le résultat est une fusion ludique des vocabulaires propres au jazz contemporain, au rock expérimental, au hip hop indé et à la musique électronique soutenue par des lignes de force toujours cohérentes : une basse qui groove, une guitare volontairement bruitiste, des cuivres et des beats tordus. Le collectif joue sur les ambiances, les ruptures de tons, les déflagrations. Surtout, il prend le temps d’installer une narration entre les différents instruments à travers des morceaux étirés faussement décousus. Il sait aussi resserrer son propos autour d’une composition plus abordable qu’est "Tastycake", morceau de hip hop punky qui réconcilie tout le monde. L’association des MC Mike Ladd et Bruce Sherfield (MC Jester), authentiques poètes urbains aussi aventuriers que le reste de la bande, humanise un projet qui aurait pu n’être que cérébral sans les voix. Sur quelques titres ("Darwin Intro", "Burn"), les vocalises disjonctées de Médéric Collignon apportent également une touche d’humour bienvenue. Il faudra malheureusement s’en contenter sur disque car le musicien a choisi de quitter le navire après l’enregistrement. Sur scène, entouré de ses MC, le collectif devrait pouvoir s’adresser à un public élargi. Enfin, si les élucubrations musicales de Tortoise, d’Ursus Minor ou de Spontane vous parlent, vous ne pourrez que prêter une oreille attentive à ce manifeste sonore bouillonnant.

Luc

No Bises No Chaud
The King of Minneapolis
Tuning Machine
Darwin (Intro)
Darwin
Tastycake
Guy de Boogie
Burn

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