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The Shins – Interview

26 octobre, dans les locaux de Pias, rencontre avec le leader de The Shins : James Mercer (de Portland, Oregon) lors de sa tournée promo marathon, revenant juste d’Angleterre, partant le soir pour l’Allemagne et ayant fait pas moins d’une vingtaine d’interviews en deux jours pour la France. C’est un James Mercer drôle, volubile, quoiqu’un peu intimidé au début (mais pas autant que l’interviewer) qui va se confier à POPnews pour la sortie du nouvel album de son groupe de pop.

Monsieur Mercer, bonjour, bienvenue à Paris, merci à vous et à Pias France d’accorder cette interview à POPnews. Votre nouvel album « Wincing the Night Away » va sortir le 23 janvier en France. Pour commencer, une question légère : Le film « Garden State » a été un grand promoteur de votre musique aux Etats-Unis et même jusqu’ici en France. Jusqu’à quel point Nathalie Portman a-t-elle changé votre vie (ndlr : dans le film susnommé, l’actrice tendait à l’autre acteur principal la chanson « New Slang » du premier album des Shins en lui disant « Tiens, cela va te changer la vie ») ?
Je le pense plus que quiconque ! (rires). De fait, vous savez je crois que c’est la chose amusante – ironiquement parlant – à propos de ce film ; il a réellement changé notre carrière. Lorsque notre deuxième album « Chutes Too Narrow » est sorti, on a fait une tournée pendant un an et demi, nos « devoirs » en quelque sorte, et juste au moment où on a décidé « ok les gars, c’est le moment de faire notre troisième album », « Garden State » est devenu ce succès énorme porté par le bouche à oreille. Et pire, à cause de ça, notre premier album s’est vendu plus que le second ! Ce qui est un peu ton pire cauchemar (rires) ! En effet, en tant que groupe, tu veux avancer. Alors, nous sommes repartis en tournée pour faire la promo du premier album, et pour en quelque sorte développer cette relation avec ce nouveau public. Donc nous avons refait des concerts et trois ans après, voila notre nouvel album, « Wincing The Night Away ».

Avez-vous déjà rencontré Nathalie Portman, ou Zach Braff (ndlr : le réalisateur) ?
Non, juste Zach Braff, une fois dans une émission où nous jouions et où lui était en train de faire la promotion pour « Garden State », son nouveau film.

Donc vous ne l’aviez jamais rencontré avant ce film ?
Non je ne lui avais jamais parlé.

Et j’ai lu qu’il était un de vos plus grands fans !
Apparemment oui !! (rires)

Revenons à votre album : « Wincing The Night Away » était initialement prévu pour cet été, puis repoussé à octobre et enfin fin janvier 2007, pourquoi ?
Pendant « Chutes Too Narrow », je m’étais mis une grosse pression pour finir à la date prévue, et au moment où je l’avais rendu, je continuais à avoir des idées à propos de choses que j’aurais voulu faire pour le disque, et le fait que celui-ci soit effectivement fini était très frustrant pour moi ; vous voyez, je ne pourrais plus revenir en arrière et ajouter des trucs. Alors, avec « Wincing The Night Away » je ne voulais pas ressentir la même chose ; j’ai donc juste pris ce temps en plus pour être sûr que nous avions bien produit l’album et que le temps était venu d’abandonner le projet.

C’est vrai que c’est quelque chose que l’on remarque vraiment dans « Wincing The Night Away » il y a vraiment un gros travail de production derrière, c’est donc pour ça que vous l’avez repoussé ? Vous n’étiez pas satisfaits ?
C’était au moins en partie cela. Peut-être aussi les paroles, sur lesquelles je voulais vraiment travailler dur. Je veux juste être heureux à la fin, ne rien regretter. Et je me souviens avoir dit cela beaucoup de fois. Je ne veux pas finir ça et me dire que je pourrais changer telle ou telle chose, car c’est tellement quelque chose de permanent maintenant. Pour le reste de ma vie, cet album va exister et je ne pourrai plus jamais revenir dessus et le modifier, c’est un truc un peu effrayant ! (rires) Et je m’autorise cette ambition personnelle de réellement le parfaire ; et Joe Chiccarelli (ndlr : le producteur de l’album) est en très grande partie responsable de cela aussi. C’est un artisan vraiment talentueux qui a produit, mixé, et réalisé l’album.

On sent en effet une réelle différence, on entend que vous avez vraiment travaillé sur la gestion des réverbérations, des silences ; par exemple sur aucune des chansons le son de la batterie n’est pareil ; avez-vous porté une attention particulière là-dessus ?
Oui c’est vrai, Phil Ek (ndlr : producteur du deuxième album et ingénieur du son de celui-là) a fait la majorité des batteries, et ensuite Joe Chiccarelli en a fait quelques autres, et au moment du mix, il y a eu, je crois, un nouvel effort de notre part, à Joe et à moi, pour faire que chaque son rende bien dans le mix général, les libérer chacun en quelque sorte. De ce fait, les sons sont traités de manière différente pour chaque chanson.

Comparé à « Chutes Too Narrow » comment s’est passé l’enregistrement de « Wincing The Night Away » ? Etait-ce encore chez vous, dans votre cave (ndlr : là où de nombreuses chansons avaient été enregistrées lors des deux précédents albums) ?
Disons que ça a commencé aussi à la maison. Ensuite, c’était différent. Sur « Chutes Too Narrow », je travaillais sur les chansons avec une boîte à rythmes et puis Jesse (Sandoval, le batteur) venait jouer par-dessus et je l’enregistrais. Sur « Wincing the Night Away », je ne voulais pas enregistrer les batteries car j’adore le son que Phil Ek arrive à avoir, il est juste meilleur ingénieur du son que moi. Donc il a fait l’enregistrement des batteries. Et une fois qu’on les a eues, on est allés à Seattle et Jesse a joué par-dessus mes boîtes à rythmes, on a tout ramené à Portland (ndlr : ville de résidence actuelle des Shins) et j’ai alors commencé à faire de l’overdubbing, les voix, les guitares et quelques lignes de basse. Et ainsi j’ai structuré la plupart des chansons, puis j’ai ajouté du piano, des orgues et d’autres trucs. Puis à un moment, j’ai décidé : « Maintenant, j’ai besoin de mon groupe », donc j’ai ramené Marty (Crandall, le claviériste) et Dave (Hernandez, guitariste et bassiste) et chacun a fait sa partie, Marty les orgues, Dave les solos de guitares, et Joe Chiccarelli est venu, on a fait les finitions, et puis on l’a mixé !

Quels sont pour vous les meilleurs moments de l’album ? Quelles sont les chansons qui vous plaisent le plus, ou celles dont vous êtes le plus particulièrement fiers ?
Pour moi ? Ça dépend… J’aime beaucoup « Australia” en tant que vraie chanson pop, c’est tellement enlevé, et je ne sais pas… il y a quelque chose d’émotionnel concernant la mélodie.

Et les voix sont énormes !
Des voix travaillées, certes, et de bonnes paroles. « A Comet Appears » a, je pense, des paroles très fortes et j’aime beaucoup les accords de celle-ci, je trouve qu’il y a des passages d’accords très intelligents… J’aime beaucoup de chansons en fait !! (rires) « Red rabbits », me plaît également, parce que c’est la première chanson où j’ai commencé directement à composer avec le piano sans l’aide de la guitare.

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